Le regard de l’un a su capter toute la poésie du savoir-faire de l’autre. Le fruit de la collaboration entre le photographe français et le designer japonais, travaillant ensemble depuis trente ans, est aujourd’hui consigné dans un livre à la beauté insaisissable.
Elle est la photographe des ténèbres, lui le concepteur des ténèbres. Sarah Moon et Yohji Yamamoto se sont rencontrés à la fin des années 1990 et instantanément, leurs visions ont trouvé une résonance mutuelle dans la production de photos éphémères. Ainsi est née une conversation qui dure depuis près de trente ans et qui s’est concrétisée pour la première fois dans un beau livre, bien nommé Dialogue.
« Ce qui me fascine dans votre travail, c’est que, la plupart du temps, vous drapez la femme de noir, et pourtant… à chaque fois vous trouvez une autre façon de le faire » dit la photographe à son amie designer. Celle qui a consacré toute sa carrière à la recherche de l’accident, de l’inédit, trouve dans la créativité acharnée des Japonais un sujet de prédilection. Leur rencontre donne naissance à des clichés oniriques, aux frontières du réel, dont la plupart apparaissent pour la toute première fois dans les pages de l’ouvrage.
Deux artisans de beauté
Une ébauche dans le bas d’un chemisier, une créature à la silhouette inégale et gracieuse, des détails coupés fondus dans un flou… A travers le regard chimérique de Sarah Moon, les créations architecturales et délicates de Yohji Yamamoto se matérialisent dans l’instant, embrassent l’éternel. Fidèles à leur art respectif, caractérisé par leur sérénité à travers les époques, les deux artistes ont eu le loisir de créer des images intemporelles depuis leur première rencontre il y a trente ans, jusqu’à aujourd’hui. S’en suivent ainsi au fil des pages des photographies des années 1990 et autres, des collections des cinq dernières années, soigneusement mises en musique à quatre mains. Déambulations poétiques à travers la lumière et la matière, un objet d’art unique.
Dialogue Yohji Yamamoto Sarah Moon, disponible le 27 février, 150 €.
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