« Avec un prix moyen de 100 dirhams le livre, dans un pays où le salaire minimum tourne autour de 3 000 dirhams, l’accès à la lecture reste un luxe pour beaucoup », affirme-t-il. Mehdi Bensaïd. Cette observation évidente ne signifie pas que le Marocains ne lisez pas. Contrairement aux chiffres annoncés, « plus nous aurons des prix qui respectent les poches des Marocains, plus il y aura une démocratisation de la culture », conclut-il. En ce sens, le ministre rappelle l’arsenal d’outils de soutien à l’édition déjà en place, à savoir l’aide à l’édition, la formation des bibliothécaires et la rénovation de librairies. Il annonce également un budget alloué spécifiquement à livre de pochece format qui a déjà prouvé son efficacité dans notre écosystème culturel.
Le livre de poche
Verser Hassan Kamounvice-président duAssociation des Libraires Indépendants du Maroc (ALIM)« Le livre de poche n’apporte rien au libraire. Mais notre mission va au-delà du profit immédiat : il s’agit de bâtir un lectorat. Participant au débat, Mohammed Haïtamiprésident duGroupe du matin» et, par conséquent, «Imprimantes du matin», explique que le modèle du livre de poche peut en effet être « une réponse, mais pas une panacée ». Il soutient que ce format n’a de sens que si l’ensemble de l’écosystème est remanié. « Il faut un soulèvement dans tout l’écosystème pour regagner du lectorat », dit-il.
Importation et piratage
Fléau commun à toute la chaîne, le piratage est le mal qui met à mal la santé du livre. Et même si cela montre clairement l’engouement des Marocains pour la lecture, cela nuit absolument à tous les acteurs de la chaîne du livre, de l’auteur au libraire. Hassan Kamoun déplore également que le ministère de la Culture propose des kiosques flambant neufs aux vendeurs de livres piratés. Dès lors, « certains libraires finissent par vendre eux-mêmes, en connaissance de cause, des livres piratés », constate Kamoun pour démontrer le degré de chaos qui règne dans le secteur. A ce sujet, il faut aussi sensibiliser le public, car en achetant un livre piraté, on pénalise les auteurs, déjà considérés comme le maillon faible de la chaîne, alors même qu’ils en sont à l’origine.
Matière à réflexion
Toutefois, une réforme structurelle est nécessaire de toute urgence. Hassan Kamoun a plaidé pour l’application d’une loi similaire à la dit Lang en France, qui limite les remises excessives sur les livres afin de protéger librairies indépendantes. Avec seulement 80 librairies actives au Maroc, il est impératif de garantir leur survie face aux pratiques commerciales déloyales et piratage. Enfin, le libraire appelle à plus de solidarité entre les différents acteurs de la chaîne du livre, pour renforcer ses maillons les plus faibles et rendre la lecture accessible au plus grand nombre.
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