“EEst-ce que Dieu… a créé la femme ? Le clin d’œil ne pouvait pas mieux tomber dans la ville qui a célébré il y a quelques semaines le 90e anniversaire de son plus célèbre habitant. Il ne sera cependant pas question de cinéma ce dimanche à la salle Jean-Despas de Saint-Tropez, mais de préhistoire et de paléontologie.
Cette conférence gratuite de 10h30 clôturera, avec la conclusion à midi des deux référents (Sacha Brun et Patrick Michel. deux enfants du pays devenus références en astrophysique), ces troisièmes « Rencontres scientifiques sur les origines de l’homme » organisées par la Ville.
Le thème évoqué ce dimanche par Claudine Cohen, professeur des universités, poursuit les débats entamés vendredi, où elle a pris une part importante.
Aux côtés d’autres spécialistes qui ont su vulgariser leurs connaissances, dans le bon sens du terme, avec l’animation d’Alain Cirou, directeur éditorial du magazine Ciel et espace.
Parler d’un passé lointain en lien avec notre présent et le futur, de manière simple et précise. Par exemple, comment définir une espèce ? Pour le paléontologue sur les critères de «diagnostiquer”c’est-à-dire la description des ossements.
“Chez les Néandertaliens, nous ne disposons que de dents et d’os. Ce qui est intéressant c’est que depuis leur découverte, nous disposons de personnages qui n’existent que chez les Néandertaliens. Le visage, tel qu’on le retrouve chez eux, n’existe pas du tout chez les Sapiens », précise Silvana Condemi, paléoanthropologue à l’université d’Aix-Marseille.
L’ADN, mosaïque du passé
His colleague at the Musée de l’Homme, Antoine Balzeau, indicates the techniques used: “Pour que le corps soit conservé, il faut qu’il soit enterré. C’est pourquoi nous recherchons en particulier des endroits, où nous avons déjà trouvé, où il y a un réel potentiel, avec des dépôts sédimentaires.. Un fossile peut être n’importe quelle trace du passé, un corps ou une empreinte, qui a traversé le temps et nous est parvenu..» Sachant que certaines régions du monde restent inaccessibles pour des raisons politiques…
Autre science qui s’intéresse à l’Homme, la génétique, représentée par un éminent chercheur, Ludovic Orlando (directeur de recherche en archéologie moléculaire à Toulouse).
“Pour un généticien, ce qui compte, c’est la façon dont les gènes se déplacent entre les groupes. Nous sommes moins intéressés par les barrières que par la découverte de ce qui permet les échanges. Depuis 2010, on peut utiliser la séquence, l’ensemble des lettres formant l’information génétique, et la comparer à celle des humanoïdes du passé. Et quand on fait cet exercice, on se rend compte qu’il y a une partie importante de nos lettres génétiques qui sont héritées d’un ancêtre qu’on appelle Néandertal. “
Une science qui donne le tournis avec certains chiffres : «L’ensemble des chromosomes compte 3 milliards de lettres chez l’homme. Le grand apport de la génétique est de disposer de l’ADN total d’un individu : cela nous fournit une infinité de caractéristiques en filigrane qui n’étaient pas observables. Nous entrons dans une complexité biologique bien plus grande et une fois que nous avons cette hyper dimensionnalité à observer, nous sommes bien plus fins. “
L’ADN permet aussi d’avoir une idée du nombre d’humains dans le passé: «On se rend compte que durant la majeure partie de notre histoire, nous n’étions pas très nombreux», souligne Evelyne Heyer, professeur d’anthropologie génétique : « Notre espèce est particulièrement pauvre en diversité génétique, ce qui complique le travail des paléoanthropologues « .
Car le message génétique n’a pas qu’un intérêt individuel : «Une personne nous en dit toujours plus qu’elle-même car elle fait partie d’une généalogie. Grâce à elle, nous pouvons découvrir une multiplicité que nous ignorions encore.», témoigne Ludovic Orlando.
“Votre ADN est un peu une mosaïque de ce que vous avez reçu de vos ancêtres », ajoute Evelyne Heyer : « Lorsque je compare l’ADN de deux individus, je peux voir s’ils avaient des ancêtres communs et le dater. On sait par exemple que les premiers Européens sont venus d’Afrique il y a 45 000 ans, puis les agriculteurs sont venus d’Anatolie il y a 10 000 ans, avant les hommes des steppes il y a 5 000 ans. C’est extraordinaire, car il y a vingt ans, on ne savait pas comment faire. Et parallèlement aux migrations, nous constatons des adaptations locales qui prennent des milliers d’années. “
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