Un accent chantant, un homme amusant et souriant. Paul Pradier a laissé une belle image de lui en mourant à l’âge de 93 ans des suites d’une infection pulmonaire en Vendée. Mais ses proches ont découvert à sa mort qu’il était un ancien SS pendant la Seconde Guerre mondiale. Frédéric Albert révèle cette sombre histoire dans son œuvre La dernière Gestapo (RMP Éditions), relates France 3 Pays de la Loire. « Il avait l’art de cacher, de ne pas parler de ce dont il ne voulait pas parler. »
Un neveu laisse tomber des informations cruciales
Paul Pradier, surnommé « Petit Paul », était un ami de la famille de Frédéric Albert. « Il a rencontré mon père, qui était chef d’entreprise, lors d’un salon en 1980. Il cherchait des sponsors pour une association. Tous deux ont retrouvé le même esprit dynamique, fonceur et bouillonnant d’idées »il a dit Ouest de la France.
À la mort de Paul Pradier en 2018, la mère de Frédéric Albert a organisé les obsèques car le nonagénaire n’avait plus de contact avec sa famille. Elle décide tout de même d’avertir un de ses neveux qui lui révèle que son oncle a été emprisonné. Lors du confinement en 2020, Frédéric Albert a mené l’enquête pour en savoir plus.
Il a infiltré le maquis
L’ancien SS était chargé d’infiltrer les résistants afin de les dénoncer. Il opérait en Dordogne. « Elle indiquait les adresses de juifs ayant trouvé refuge à Périgueux. Il a participé à la traque, voire à l’assassinat de tout le monde et a volé tout ce qu’il pouvait. Il a été payé pour ses services »résume Frédéric Albert.
A la Libération, Paul Pradier parvient à prendre la fuite. Mais il est arrêté à Strasbourg et condamné à deux reprises à la peine de mort puis aux travaux forcés à perpétuité. Il est libéré en 1955. Il se montre ensuite très discret et ne révèle jamais son passé à ses proches.
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