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Un livre d’or à la Maison des Combattants d’Antibes pour se souvenir et transmettre la mémoire des anciens combattants

Entre les pages du livre d’or, trois années de souvenirs indélébiles sont rassemblées. « À chaque rassemblement, qu’il soit festif ou cérémonial, les anciens combattants et leurs proches pouvaient laisser un petit mot à l’intérieur »» dit Paul Verner, trésorier de l’Union nationale des combattants (UNC) et ancien cinéaste, avec un sourire ému.

Une tradition réitérée depuis 1986, date de naissance de la Maison des Combattants d’Antibes – qui regroupe à ce jour 24 associations civiles et militaires. Mais cette fois, la mémoire ne se limite pas aux seuls mots.

« J’ai tourné et monté de nombreuses séquences vidéo de ces moments de partage et de convivialité, qui seront préservées », explique le trésorier, pas peu fier. Des photographies illustrent également la partie gauche du livre, où des visages souriants posent devant de grandes tables.

Une boîte noire

In the photo, no fewer than nine association presidents: Mr. André Bélardi (Fédération Maginot), Mr. Serge Pitois (Fils de Tués), Mr. Christian Giampreti (FNACA), Mr. Marc Trubert (UNC), Ms. Monique Apréa (Academic Palms), Ms. Sylviane Lere-Saris (AONM), Ms. Michèle Avigdor (Military Medalists) and Mr. Philippe Ferdinand-Dreyfus (FNDIRP). PhotoDR.

Pourquoi la Maison du Combattant attache-t-elle autant d’importance à ce travail ? « La génération qui a vécu la Seconde Guerre mondiale a pratiquement disparu et les vétérans des guerres d’Indochine et d’Algérie se font chaque jour plus rares »souligne Georges Trémoulet, vice-président de la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotiques (FNDIRP).

Un effacement progressif d’une mémoire vivante que les associations jugent vitale « à transmettre aux générations futures »avant qu’il ne soit trop tard. D’autant que leurs tentatives d’ouverture aux jeunes militaires issus des Opérations extérieures (Opex) n’aboutissent que peu.

« Ils sont encore jeunes et une organisation comme la nôtre ne représente pas grand-chose pour eux »déplore Christian Giampreti, président de la Maison du Combattant.

Une solidarité sans faille

L’institution entretient cependant une dynamique vive. “Nous faisons beaucoup de choses ensemble” assure le secrétaire général de l’UNC, Philippe Ferdinand-Dreyfus.

« Même si nous n’avons plus 20 ans, il existe entre nous un soutien mutuel physique et moral. Il n’est pas rare de faire du covoiturage, pour veiller sur un de nos adhérents s’il est malade ou blessé. Nous nous donnons régulièrement des nouvelles conseils. Cela évite l’isolement, qui touche de nombreuses personnes âgées.

Alors, dès qu’ils le peuvent, ils organisent « pots de cohésion » et ouvrent les portes de leur Maison tous les jours, sauf le samedi (de 15h à 17h).

Galerie de portraits

Marc Trubert au sein de la Maison du combattant. Photo Arnaud Ciaravino.

Témoignage de Marc Trubert, 88 ans, président de l’UNC d’Antibes

« Pendant la guerre d’Algérie, j’étais affecté comme simple soldat au Maroc. Une tradition car, dans ma famille, nous sommes tous issus d’anciens combattants depuis Napoléon. Raconter ces souvenirs entre nous est très important, certains ont des parcours exceptionnels. La guerre est bien sûr très douloureuse, mais je ne regrette rien de mon parcours, le retour à la vie civile, à la fin des années 1970, a été également difficile, car personne ne vous attend dehors. … »

Isabelle Erlich au sein de la Maison du combattant. Photo Arnaud Ciaravino.

Témoignage d’Isabelle Erlich, 85 ans, trésorière de la FNDIRP

« Je suis la fille d’un vétéran de la Seconde Guerre mondiale, prisonnier de guerre en Allemagne depuis 5 ans. J’ai perdu cinq membres de ma famille dans le camp d’extermination d’Auschwitz. Alors transmettre la mémoire de cette époque est une mission pour moi. J’organise régulièrement des sorties en minibus, la dernière fois, c’était au Mémorial du Camp des Milles, à Aix-en-Provence.

Louis Vieilledent within the Maison du combatant. Photo Arnaud Ciaravino.

Témoignage de Louis Vieilledent, 85 ans, auditeur de l’UNC

« Je suis arrivé dans la Marine en 1960, j’avais 19 ans. Immédiatement, je me suis retrouvé avec 400 autres militaires au centre Siroco, au Cap Matifou, à Bordj El Bahri, en Algérie. C’est en tant que commando que j’ai vécu des moments très difficiles, notamment la perte d’un ami tué par un éclat de mitrailleuse dans le ventre. On s’était promis d’aller à Casablanca, mais j’y suis allé sans lui… Je l’ai vécu. la guerre peut être un véritable traumatisme.

Alexandre Degot au sein de la Maison du combattant. Photo Arnaud Ciaravino.

Témoignage d’Alexandre Degot, 43 ans, membre de l’UNC

« Je suis le plus jeune membre de la Maison des Combattants. J’ai été présent en Afghanistan en tant que marin, entre 2000 et 2010, lors de la seconde guerre du Golfe. Je m’occupais des rapatriements vers Djibouti, au bord de la mer Rouge. Être membre de l’UNC est une manière de partager mon expérience et de comprendre les guerres passées. Alors, à mon tour, je pourrai transmettre ce souvenir.

Georges Trémoulet within the Maison du combatant. Photo Arnaud Ciaravino.

Témoignage de Georges Trémoulet, 86 ans, vice-président de la FNDIRP

« Mon père ayant été chef d’état-major en 1940 au 22e bataillon de chasseurs alpins, j’ai pris un bain très tôt dans le bain. En Algérie, j’ai commandé une unité opérationnelle à 900 mètres d’altitude, le sommet étant à 2 508 mètres sur un front de 40 km. Un sacré terrain de chasse. J’ai été rapatrié puis renvoyé lors des accords d’Evian. Une période très compliquée car les fellaghas voulaient se venger. J’ai adhéré à toutes les associations.

 
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