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Artisane dans le Lot, elle redonne vie aux livres en pratiquant la dorure et la reliure.

Par

Maison d’édition de Cahors

Publié le

17 janvier 2025 à 7h00

Avant d’être artisan relieur-doreur dans le Parcellea Castelnau Montratierdans son atelier L’arcade Gutenberg, Odile Quersin, se donne entièrement à sa petite famille. « J’ai eu la chance de pouvoir élever mes enfants, confie-t-elle.

Ce artisan d’art, détentrice d’un savoir-faire exceptionnel, raconte son parcours de vie qui l’a lancée dans cette grande aventure.

Le maître du Lot et l’artisan

Comme toute histoire, une rencontre avec une personne qui faisait de la restauration de papier, ici au Parcellefut déterminant, et la poussa à se tourner vers ce métier. L’artiste qui l’a lancé ne faisait pas du tout de reliure. Alors ils se sont dit qu’il fallait apprendre cet art afin de créer un lien, un complément entre la restauration du papier et la réalisation d’une œuvre. La première impulsion fut donnée.


Les étoiles étaient bien alignées puisqu’à l’époque, en 1999, la région Midi-Pyrénées, aux côtés de la DRAC et du ministère de la Culture, avait mis en place un programme de transmission de savoir-faire d’exception. « Genre, j’ai pu intégrer ce programme, me voilà, à 30 ans, à la recherche d’une formation. C’est un couple de maîtres relieurs, depuis deux générations, Gérard et Madeleine Recurt, basés à Toulouse, qui m’ont transmis tout leur savoir-faire.

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Elle apprend la reliure traditionnelle

Ils m’ont appris la reliure traditionnelle, avec leur technique, et la dorure à la feuille d’or ou sur pellicule » raconte Odile Quersin avec un peu d’émotion dans la voix. Durant 3 ans elle a acquis toutes les ficelles du métier, les gestes à adopter, les petits secrets mais plus encore : « J’ai un peu dépassé le cadre de la formation initiale. J’ai eu l’opportunité de faire aussi de la restauration papier, c’est-à-dire de me spécialiser dans tout ce qui touche aux affiches, aux bandes dessinées, aux plans cadastraux.”

Un livre avant restauration. ©O. Q
Les cahiers du livre après restauration. ©O. Q

L’arcade de Gutenberg

A la fin de sa formation, c’est dans un village du Gers, à Lavardens, qu’Odile Quersin avec son petit groupe de « promotion » pour la transmission de savoir-faire d’exception, a ouvert son atelier « L’arcade de Gutenberg ». Le maire de cette petite commune d’à peine 400 habitants a souhaité mettre en valeur les métiers d’art dans son village très touristique. Durant certaines périodes, il pourrait y avoir jusqu’à 200 000 visiteurs. « Nous nous sommes donc retrouvés avec plus de 7 artisans dans différents domaines : reliure, vitrail, restauration de tableaux, poterie, ébénisterie, laque, tailleur de pierre, céramique… » L’objectif était de profiter du tourisme de caractère de la région, notamment grâce dans un château qui accueillait de grandes expositions annuelles.

Reliure et dorure de différents livres
Reliure et dorure de différents livres. ©O. Q

Le choix de s’installer dans le Lot

Depuis cette période, Odile Quersin a parcouru toute la avant d’installer couturière, presse, aplatisseuse, plieuse, brunisseuse, dorure à plaques, mulet, tamponneuse… à Castelnau-Montratier.

Mais alors pourquoi cet artiste cambrai, formé à Toulouse, qui a travaillé dans le Gers et la Haute-Loire, a-t-il choisi de s’installer dans un petit village du Lot ? « J’ai découvert le Lot quand j’étais jeune, lors de vacances en famille. Plus tard, j’y ai aussi vécu quelques années, près de Saint-Cyprien. Depuis, j’ai toujours su que le Quercy Blanc serait le lieu où je reviendrais un jour m’installer. »

Un livre, une rencontre, un défi

En déambulant dans son atelier, judicieusement aménagé, pour optimiser ses différents plans de travail, Odile Quersin dévoile son univers de papiers marbrés, de créations ou anciens, de cahiers prêts à être reliés, sort des exemples de livres plus ou moins abîmés, ses travaux en classe Pour argumenter son discours « la reliure et la dorure ne s’improvisent pas, c’est très technique. Ce travail nécessite de s’adapter à chaque support. Chaque livre à restaurer est unique.

Et
Un « train » de livres sur le plan de travail d’Odile Quersin. À ce stade, tous les livres en sont à une étape précise avant de commencer le démontage, la restauration ou la reliure. ©O. Q

D’ailleurs, pour Odile Quersin, chaque œuvre est un défi à relever et c’est ce qui la motive dans ce métier. A bas la tristesse !

Comprendre les attentes des clients

« Avant toute restauration, je discute beaucoup avec les gens qui viennent m’apporter les livres à restaurer. Il est important de comprendre leurs attentes, de choisir ensemble les papiers, les cuirs et la transformation. Je les reçois dans un joyeux fouillis de papiers et de cuirs pour mieux affiner leur choix », explique-t-elle. Cette étape aboutit à l’élaboration d’un fac-similé, future carte d’identité du livre. Ce document sert de référence tout au long du processus, notamment pour les collectionneurs qui souhaitent des reliures uniformes pour leurs bibliothèques.

Le relieur utilise le fac-similé pour définir les matériaux (toile, cuir, etc.) et les détails spécifiques de la reliure, comme la dorure et la typographie.

Grâce à ce fac-similé, Odile Quersin sélectionne avec soin les matériaux – cuir, toile, papier – ainsi que les détails spécifiques de la reliure, comme la dorure ou la typographie. Son savoir-faire couvre une large gamme de cuirs : chagrin, cuir de chèvre au grain fin ; basane, cuir de mouton lisse ; veau, ou encore parchemin, moins courant mais d’une grande finesse.

Pour elle, respecter l’époque de création du livre lors de sa restauration est essentiel. Restaurer une œuvre du XVIIIe sièclee siècle, par exemple, consiste à éviter les papiers modernes ou mécaniques, au profit du papier fabriqué à la main, dans le respect des techniques de l’époque. Ce souci du détail garantit une restauration fidèle, respectueuse de l’histoire et de l’authenticité de chaque livre.

Tapisserie d'ameublement réalisée par Odile Quersin
Garniture d’ameublement réalisée par Odile Quersin. ©O. Q

Depuis qu’elle exerce, Odile Quersin a connu des histoires, vu de multiples livres qui, grâce à elle, ont été sortis de l’oubli, mis en lumière ou sauvés « d’une mort lente » par dégradation. Bien qu’elle possède de nombreuses connaissances, l’artiste compte se perfectionner dans l’art de fabriquer du papier marbré. Les idées ne manquent pas, juste un peu plus de temps pour réaliser tout ce qu’elle souhaite.

Marie-Françoise PLAGÈS

Arcades de Gutenberg : reliure, dorure, cartonnage et tapisserie de meubles pour particuliers, administrations, archives, notaires, etc. Rens. www.reliure-dorure-quersin.fr, [email protected] ou 06 95 26 59 44.

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