Par
Editorial Meaux
Publié le
27 décembre 2024 à 19h30
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Avant de devenir maman de deux garçons de 12 et 6 ans, Hélène Saiz, 42 ans, habitante de Montévrain d’origine bourguignonne, s’est battue pour concrétiser son désir de maternité. Un combat qui porte le nom de PMA dont elle témoigne dans un livre touchant et non dénué d’humour paru en septembre 2024.
Plus de 3 millions de personnes sont confrontées à l’infertilité en France. Si la procréation médicalement assistée (PAM) est une solution proposée aux personnes éprouvant des difficultés à concevoir un enfant naturellement, elle est souvent synonyme d’un parcours long et éprouvant, ponctué de joies et de déceptions. Hélène a vécu ce voyage et elle a choisi de raconter son histoire dans son premier livre « Déshabille-toi ! « . Rencontrer une Maman avec un M majuscule !
Quand avez-vous réalisé que vous alliez avoir besoin d’aide pour concevoir un enfant ?
Hélène : Depuis que je suis enfant, j’ai une pathologie appelée « Translocation chromosomique équilibrée » qui peut potentiellement créer des difficultés pour tomber enceinte. Suite à une fausse couche en 2008 suite à une grossesse naturelle, j’ai dû être prise en charge par un gynécologue spécialisé en PMA. Tout un protocole complexe m’est alors expliqué, ne serait-ce qu’en termes. Insémination artificielle, fécondation in vitro… Je suis devenue experte en jargon médical ! Mais c’est vite devenu anxiogène. Bien évidemment, on cherche des informations sur internet, on voit ce qui nous attend, les risques, les témoignages. Je savais que ce ne serait pas facile.
Finalement vous vous lancez et ce voyage, semé d’embûches, va durer 4 longues années.
Le cursus PMA demande beaucoup d’examens et de temps. J’ai eu des injections à faire avec des dates à respecter. Par exemple, je me retrouvais déjà à minuit chez l’infirmière pour réaliser l’injection d’ovulation ! Chaque jour à l’hôpital, je devais faire une prise de sang, suivie d’une échographie le matin. Puis chaque après-midi, il y avait les résultats pour la suite du traitement. Je suis parti à 5 heures du matin car l’hôpital était à deux heures de transport de chez moi. Sans parler des consultations régulières avec les médecins… C’est pourquoi j’ai intitulé mon livre « Déshabillez-vous ! » », c’est une phrase qu’on entend à plusieurs reprises !
Quels ont été exactement les impacts sur votre vie quotidienne, professionnelle et personnelle ?
J’ai dû en parler à mon travail car je devais justifier mes retards et appeler l’hôpital du travail pour des rendez-vous. Le quotidien est aussi impacté : on y pense tout le temps, on ne peut pas partir en vacances comme on veut, on a des prescriptions médicales à respecter… J’étais à cran, la douleur de la première fausse couche avait été dure à gérer, et je savais que je pourrais en avoir plus. Mais je ne me suis jamais considéré comme malade. Avec mon mari, c’était difficile pour nous deux, mais nous nous sommes toujours soutenus. Si l’un tombait en panne, l’autre le soutenait et vice versa. Notre force est la communication.
Comment avez-vous vécu l’échec au cours de ce voyage ? Avez-vous perdu espoir à un moment donné ?
J’ai eu six inséminations artificielles, deux FIV, j’ai fait quatre fausses couches. J’ai fait tout le trajet pour emmener mon propre transfert d’embryon dans un bidon d’azote liquide jusqu’à un établissement de santé… Mais nous le faisons, parce que c’est pour la bonne cause ! Nous nous sentons également frustrés lorsque les choses ne fonctionnent pas. Lorsque mes proches m’ont annoncé leur grossesse, j’ai aussi eu un sentiment d’injustice : pourquoi ça n’a pas marché pour moi ? Lors de la dernière tentative, nous avons décidé que nous n’aurions pas d’enfants si cela ne marchait pas. Mais notre miracle a eu lieu en 2012, avec la naissance de notre premier fils, pour notre plus grand bonheur, accompagné quelques années plus tard de notre deuxième enfant miracle !
Vous parlez aussi de l’accouchement, du post-partum, de la parentalité… Vous avez une approche réaliste, mais avec beaucoup de tendresse et d’humour !
Tout n’est pas glamour après l’accouchement, il faut le dire, ce n’est pas merveilleux comme dans les films ! (rires) Il faut aussi savoir se réapproprier son corps ; l’acceptation de soi après ce changement n’est pas facile. Et j’ai eu tellement de soutien de la part du corps médical pendant quatre ans que j’avais peur de ne pas pouvoir me débrouiller seule au début avec mon bébé. Ce n’est pas facile de devenir maman ! Nous avons tous des questions, des doutes, des craintes par rapport à ce nouveau rôle, et c’est normal. Il ne faut pas culpabiliser, nous ne sommes pas des mères parfaites, et heureusement.
Que voulais-tu raconter avec ce livre ?
J’ai fait un journal de bord lors de mon parcours PMA, j’ai tout noté, j’ai tout gardé. A la base, ce journal était destiné à mes fils. Puis pendant la période Covid, j’ai eu un déclic ; J’écrivais tous les soirs et j’avais envie d’écrire pour toutes les femmes qui se lancent en PMA, les mamans, les futures mamans, pour qu’elles ne perdent pas espoir, mais aussi pour ma famille, mon entourage, pour qu’on sache ce qu’on avons vécu, nos souffrances, nos doutes, nos joies, nos larmes. Ce livre est aussi une déclaration d’amour à mon mari et à mes enfants qui font de moi aujourd’hui une femme et une mère épanouie.
https://www.editions-maia.com/…/deshabillez-vous…/
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