Huit livres photo à offrir pour les vacances

Huit livres photo à offrir pour les vacances
Huit livres photo à offrir pour les vacances

Cette année encore, les livres consacrés à la photographie pullulent en librairie à l’approche de Noël. Récits ou reportages intimistes, recueils de portraits d’anonymes ou de stars, successions de panoramas ruraux ou d’explorations urbaines, visions réalistes ou oniriques, l’offre éditoriale est très riche. « Le Point » vous aide à vous y retrouver en vous indiquant ici ses huit titres favoris.

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Le moment décisif de Jean-Michel André

« Le choc photographique […] consiste moins à traumatiser qu’à révéler ce qui était caché », écrit Roland Barthes dans La salle claire. Cette citation, placée au premier plan du septième livre de Jean-Michel André, reflète parfaitement l’usage que son auteur fait de son art : représenter pour réparer ce qui peut l’être. Ce photographe vient de remporter le prestigieux prix Nadar (l’équivalent du Goncourt) pour son dernier opus.

Jean-Michel André aborde un sujet particulièrement sensible, un moment qui a bouleversé sa vie alors qu’il avait 6 ans. Le 4 août 1983, son père est assassiné à Avignon où sa famille s’était arrêtée pour la nuit en route vers la Corse. Jean-Michel André n’a quasiment aucun souvenir des heures qu’il a passées dans la chambre 207 qui jouxtait celle du drame. Le traumatisme de l’événement a effacé de lui toute trace de l’événement.

A LIRE AUSSI Cadeaux de Noël : 10 beaux livres de cuisine à glisser sous le sapinParvenu à l’âge adulte, il tente de retrouver sa mémoire par la photographie en reconstituant l’itinéraire qui l’avait conduit de Dakar à Avignon mais aussi en poursuivant son voyage en Corse, objectif de ces vacances de deuil. Ce voyage au cours duquel il a pris une petite centaine de photos (exposées jusqu’au 2 février au musée de l’Hospice-Comtesse de Lille) transforme ces heures sombres en une magnifique collection d’images.

Sans pathos ni sensationnalisme, ses photos interrogent les limites de la représentation : que montrer d’un bouleversement intérieur d’une telle ampleur ? Comment rendre tangible le vide et surtout toucher le plus grand nombre en transformant une expérience individuelle intime en sujet universel ?

*Salle 207152 pages, afterword by Clément Chéroux, Actes Sud, €39.

Les coups au coeur de Dolorès Marat

Lorsqu’elle parle de son travail, Dolorès Marat évoque souvent la sensation physique qu’elle éprouve avant de déclencher son appareil photo. « Pour prendre une photo, je dois ressentir une émotion forte. Cela se produit dans l’estomac. C’est un sentiment difficile à décrire mais je dois le ressentir en moi-même », dit-elle. La photographe, lauréate du prix du livre Robert-Delpire l’année dernière, publie aujourd’hui un ouvrage sublime dans lequel se dévoile son univers singulier.

A LIRE AUSSI Magnétique Dolorès Marat, photographe de « l’heure bleue » La plupart des photos qu’il contient ont été prises au coucher du soleil : à cette heure interstitielle entre le jour et la nuit. « L’instant des miracles », sourit Dolorès Marat qui peuple ses images d’êtres merveilleux : des arpenteurs du monde tout droit sortis d’une nouvelle de Kafka, des arbres qui semblent bouger, des femmes inquiétantes. Prises tantôt à Paris, tantôt en Corse, aux Etats-Unis ou au Moyen-Orient, ses photos ouvrent les portes d’un monde parallèle, d’un univers consolant : celui des rêves.

*Les douleurs de Maratpreface by Magali Jauffret (Delpire & co, 144 pages, €49).

Portraits de famille de Tina Barney

Sa première rétrospective programmée au Jeu de Paume à Paris (jusqu’au 19 janvier) est un grand succès. La photographe américaine Tina Barney publie, au même moment, chez Aperture (en coédition avec l’atelier Xavier Barral) un somptueux ouvrage présentant le travail qu’elle développe depuis le milieu des années 1970. L’occasion de découvrir les portraits de famille qui ont fait sa réputation.

L’artiste porte en effet son regard depuis cinquante ans sur ce sujet central : les liens entre les différentes générations d’un même clan. Après avoir commencé par immortaliser sa propre tribu, Tina Barney a progressivement élargi son champ d’intervention à d’autres familles, certaines originaires du continent européen.

A LIRE AUSSI Les huit expositions photos à ne pas manquer partout en Si le milieu qu’elle sonde a longtemps été celui de la « haute société » de la Côte Est, la réalité qu’elle capte est universelle : le souhait, chez les parents, de transmettre à leurs enfants, au-delà d’un certain niveau de vie, les clés d’un monde extérieur souvent inquiétant. Avec ce souci de ne pas tout à fait y parvenir.

*Liens familiauxtextes de Quentin Bajac, Sarah Meister et James Welling (Aperture/EXB, 176 pages, 52 €).

Alors qui est Koudelka ?

Il est l’un des grands maîtres de la photographie contemporaine. L’un des plus secrets aussi. Josef Koudelka, pilier de l’agence Magnum, n’aime pas raconter ses histoires. Rares sont ceux qui ont réussi à lui extorquer un secret sur sa vie. Autant dire que la biographie richement illustrée que Melissa Harris publie aujourd’hui est une réussite.

Au fil d’entretiens patiemment menés pendant dix ans, chez lui à Ivry-sur-Seine, le photoreporter d’origine tchèque a parlé comme jamais… de sa famille, de son enfance, passée à Valchov, en Moravie. Mais aussi sur les moments clés de son existence. Comme ces jours de l’été 1968 où il documenta l’entrée des chars russes à Prague. Koudelka explique également, dans cet ouvrage, la manière dont il conçoit son métier. Un superbe livre sur un immense photographe.

*Josef Koudelka Suivantby Mélissa Harris, translation by Séverine Weiss (editions Delpire, 352 pages, €42).

L’obscurité éblouissante de Daido Moriyama

“Prendre une photo, c’est accessoirement mémoriser un certain moment dans un tunnel temporel sans fin”, explique le photographe japonais Daido Moriyama, l’un des pionniers de la “photographie de rue”. » Les 300 photos, rassemblées dans son nouveau livre, illustrent ce propos.

A LIRE AUSSI EN IMAGES. Rencontres d’Arles : le miracle japonaisLe titre de l’ouvrage publié aux Editions Textuel, sous la direction de Mark Holborn, est à la fois un clin d’œil à la revue Enregistrer créé par Moriyama en 1972 et un jeu de mots. Enregistrant un monde peuplé de visions spectaculaires, le travail de Daido Moriyama revêt une dimension performative exceptionnelle.

Ses clichés décrivant la violence de la société japonaise plongent le spectateur dans un climat de tension permanente. Ses images sont à la fois insondables et d’une beauté étincelante. Partout où il regarde, des ruelles de Tokyo aux jardins de Saitama en passant par les marchés de Kobe, Moriyama capte les étincelles de vie pour créer des peintures qui invitent à la contemplation.

*Enregistrement 2 (Textuel editions, 352 pages, €69).

Pleins feux sur Plossu

Une belle rétrospective lui est actuellement consacrée au Musée de Provence (jusqu’au 9 mars). Parallèlement, Bernard Plossu rejoint la mythique collection Photo Poche, aujourd’hui éditée par Actes Sud. L’occasion de revenir sur le parcours de l’un des photographes les plus talentueux de sa génération.

Tout commence par un voyage. En 1965, le jeune Bernard a 20 ans. Il quitte la France pour le Mexique. Fasciné par la culture hippie, il part en Californie et traverse les Etats-Unis en voiture avec des amis de son âge. Il rencontrera de grandes figures de la contre-culture américaine et assistera au célèbre Summer of Love.

A LIRE AUSSI Ces étés singuliers – 1967, « Summer of Love », vraiment ? Dans le quartier de Haight-Ashbury à San Francisco, il fréquente la mythique librairie City Lights fréquentée par les membres de la Battre la générationrencontre Allen Ginsberg, Joan Baez et Henry Miller avec qui il partage le goût de l’errance. Dès lors, sa vie ressemblera à un road trip sans fin. De l’Inde au Mali, de l’Espagne à l’Italie, ses voyages, souvent effectués en compagnie de son épouse, elle-même photographe (l’immense Françoise Nuñez, décédée en 2021), ont façonné son regard et constituent le sujet central de son œuvre foisonnante.

*Bernard Plossuintroduction by Laurie Hurwitz, translation by Émilie Fernandez, afterword by Bruno Carbone (Actes Sud editions, Photo Poche, 144 pages, €14.50).

L’âge d’or du cinéma américain à l’honneur chez Taschen

De 1936 à 1972, le magazine Vie a consacré près de 230 couvertures au cinéma. Les éditions Taschen proposent aujourd’hui aux nostalgiques des grandes heures des studios californiens, des « nababs » et des vraies stars, un recueil de reportages photographiques publiés dans les pages de ce titre.

Le coffret de deux livres que la maison allemande publie aujourd’hui rassemble, sur plus de 700 pages, des portraits et entretiens d’époque avec les acteurs et actrices, réalisateurs et producteurs de cette époque révolue : de Greta Garbo à Marilyn Monroe, de Rita Hayworth à Jane Russell, Lana Turner, Carole Lombard, Audrey Hepburn, Gene Tierney et Hedy Lamarr. Un chapitre particulièrement glamour de l’histoire d’Hollywood.

*Hollywood (1936-1972)introduction de Lucy (éditions Taschen, 708 pages, 200 €).

La leçon de photos

Derrière l’apparente simplicité de l’art photographique se cache une longue histoire, celle d’une technique « d’enregistrement du réel » vieille de plus d’un siècle. Laurent Jullier, professeur à l’Institut européen et audiovisuel de l’Université de Nancy, nous propose de découvrir cette histoire au fil de sept chapitres pédagogiques.

Son livre n’a d’autre ambition que de nous apprendre à voir le monde autrement en nous proposant des clés de lecture utiles pour mieux comprendre le pouvoir des images. Notamment leur capacité à nous faire embrasser la réalité sur un mode plus émotionnel que rationnel. « Une photo n’est pas une fenêtre, c’est avant tout un regard… » lit-on. Comprendre : une réflexion, dans tous les sens du terme.


À découvrir


Kangourou du jour

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*Apprenez à regarder la photographie, de Laurent Jullier (Editions Flammarion, 176 pages, 14,90 €).

 
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