Depuis 1965, le Grand Prix du livre de Montréal récompense l’originalité et la qualité des œuvres littéraires d’auteurs ayant un lien particulier avec la ville. Ce prix vise à promouvoir la créativité et à mettre en valeur la richesse de la scène éditoriale montréalaise. En plus d’une reconnaissance littéraire, le gagnant recevra une bourse de 15 000 $, tandis que les quatre autres finalistes recevront chacun 1 000 $.
Le jury reflète la diversité des secteurs de l’industrie du livre ainsi que des tendances littéraires et intellectuelles de Montréal. Pour la troisième année consécutive, la poétesse et romancière Carole David en assume la présidence. Elle est entourée de Daniel Grenier, Marie-Pascale Huglo, Josianne Létourneau, Luba Markovskaia et Akos Verboczy.
Ensemble, ils ont sélectionné des œuvres qui se démarquent par leur richesse thématique, leur inventivité narrative et leur contribution à la diversité littéraire montréalaise.
finalistes
Sautes d’humeur, Frankie Barnet (Éditions McClelland & Stewart)
Ce roman est une incroyable dystopie pleine de dialogues savoureux. Il explore ironiquement des problèmes contemporains comme l’éco-anxiété, la culture d’annulation et la solitude due aux médias sociaux. Portant un regard puissant sur notre époque, il propose une fresque satirique et audacieuse de la jeunesse anglo-montréalaise du Mile End.
— Jury
Wollstonecraft, Sarah Berthiaume (Les Éditions de Ta Mère)
Dans cette version contemporaine et décalée de Frankenstein, l’auteur mélange habilement imaginaire gothique, recyclage et intelligence artificielle. Les dialogues, alternant avec le style épistolaire de Mary Shelley, actualisent le thème intemporel des limites de la création humaine. Cette transposition offre une expérience narrative riche et captivante.
— Jury
Roman sans rien, Antoine Charbonneau-Demers (VLB Editor)
À la fois journal intime et roman, cet ouvrage joue habilement sur le fossé entre les deux dans un portrait ironique et hypersensible de la sexualité gay, de l’égoïsme, de la jalousie et de la famille. Véritable miroir de notre société contemporaine, la violence est le fil conducteur qui marque tout l’univers de ce récit empreint d’une grande vulnérabilité.
— Jury
Le compte est bon, Louis-Daniel Godin (Editions La Peuplade)
Avec ce premier ouvrage, l’auteur renouvelle le récit de l’enfance en naviguant dans les souvenirs de son narrateur et en créant une mosaïque mémorielle empreinte d’obsession.
À travers des descriptions évocatrices de la banlieue montréalaise des années 1990, ce roman questionne la dette et l’héritage dans un langage vivifiant et rythmé.
— Jury
Autoportrait d’un autre, Élise Turcotte (Éditions Alto)
Avec une grande liberté d’écriture, l’auteur ravive la mémoire d’une femme dont il ne faut pas oublier la vie, à travers une enquête non résolue. L’histoire intime et familiale croise l’histoire culturelle et intellectuelle des années 1960, 1970 et 1980. C’est une exploration de soi habilement tournée vers l’autre, dans une écriture fluide et captivante.
— Jury
Les finalistes seront à l’honneur au Salon du livre de Montréal. Le dimanche 1er décembre, à 16 heures, une table ronde animée par Sarrah Osama réunira les auteurs des cinq livres en compétition. Une occasion idéale de découvrir ces voix littéraires et de plonger dans leurs univers respectifs.
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Crédits image : Ville de Montréal
Par Sara Verrecchia
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