En 2023, la maison d’édition La Manufacture de Livres a été reconnue « Editeur de l’année ». Fondée et dirigée par Pierre Fourniaud en 2009, La Manufacture de Livres représente ce milieu d’édition indépendant et capable de prendre des risques.
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Pierre Fourniaud, passé par Hachette et Le Seuil, sera présent lors de ce long et beau week-end consacré à Piazz’à u Libru. Retour sur le parcours de cette maison d’édition qui porte une attention particulière aux auteurs.
Qu’est-ce qui a motivé la création de La Manufacture de Livres ?
Au-delà de la crise de la quarantaine, je me suis rendu compte, au cours de mon parcours professionnel, que souvent dans l’édition le lien oublié était l’auteur, alors même qu’il en était le créateur. A un moment, il avait peu d’informations sur l’avenir de son livre et en créant La Manufacture de Livres j’ai voulu recréer ce lien plus personnel avec l’auteur en étant à ses côtés du début à la fin. Vous savez qu’à La Manufacture de Livres nous répondons à tous les auteurs qui nous envoient des manuscrits. Nous sommes là pour les orienter, quand le besoin s’en fait sentir, mais aussi pour les rassurer, notamment lorsqu’il s’agit de jeunes auteurs.
Qu’avez-vous ressenti en remportant le titre d’Éditeur de l’année 2023 ?
Cela me fait juste penser qu’on apprend tous les jours, même si pour ma part j’ai tendance à me concentrer sur les lacunes et les manques plutôt que uniquement sur le bon côté des choses. Il faut capitaliser sur cette expérience acquise au fil des années, continuer à travailler dur car quand on est une petite maison d’édition, il est difficile de rester indépendant, surtout quand on base tout sur la qualité dans tous les sens du terme. Par contre quand on est petit on peut prendre certains risques et puis chaque jour qui passe est un jour de gagné
Générosité et qualité dans l’écriture
En regardant le catalogue de La Manufacture du Livre, la première pensée qui vient à l’esprit est une grande variété de genres ?
Il y a cette impression d’un grand écart mais pour ma part je vois beaucoup de similitudes au moins sur un point et pas des moindres, qu’il s’agisse d’un road movie, ou d’un livre plus « historique » comme la vie de Lucky Luciano, qui aurait pu , d’ailleurs, été écrit par un romancier, car tout simplement ces œuvres sont unies par la qualité de la langue et de l’écriture parce que cette dernière est essentielle. Cela obéit à une règle simple, c’est celle qui donne envie de tourner la page pour continuer la lecture d’un livre.
Si vous deviez résumer la philosophie de votre maison d’édition ?
J’aime découvrir de nouvelles voies et logiquement de nouveaux auteurs, mais je refuse d’appliquer les clichés de la mode et des genres. Il y a, là aussi, une certaine spécificité dans notre édition qui a su faire découvrir des écrivains comme Franck Bouysse ou Laurent Petitmangin mais aussi mettre en valeur des auteurs plus « anciens » comme Ian Manook. Ce qui nous guide à La Manufacture de Livres, c’est la générosité et la qualité de l’écriture.
Votre présence au Piazz’à u Libru ?
J’ai une relation très personnelle avec la Corse et Porto-Vecchio en particulier car j’y ai passé tous mes étés pendant 20 ans et j’aime cette authenticité et cette relation basée sur le long terme. Je viens de la campagne limousine et il y a beaucoup de similitudes dans les relations humaines. Alors bien sûr être présent à Piazz’à u Libru est un moment à la fois agréable et important, car je n’oublie pas que la Librairie Le Verbe du Soleil faisait partie de celles qui m’ont fait confiance au début de l’aventure de La Manufacture de Livres. .
