Guillaume Durand accueille cette semaine sur le plateau de « Au bonheur des livres » deux écrivains aux fortes personnalités. Jean-Marc Rochette et Olivier Adam ont des parcours très différents : le premier s’est d’abord fait connaître principalement dans le monde de la bande dessinée, notamment grâce à une série culte, adaptée au cinéma… du Coréen Bong Joon-ho (Palme d’or à Cannes) puis sur Netflix, « Le Transperceneige », et ce n’est qu’à la soixantaine qu’il publie son premier récit littéraire, autobiographique et superbe, « Au cœur de l’hiver » (Les Étages Éditions) ; le second est connu depuis longtemps pour ses romans à succès, et celui qu’il publie aujourd’hui. « Il ne se passe jamais rien ici » (Ed. Flammarion) est déjà le vingtième, sans compter ses nombreux livres pour la jeunesse… mais ces deux auteurs partagent un certain goût pour la solitude et l’épreuve de l’homme face aux éléments, ou simplement à la société, envers lesquels ils se montrent volontiers circonspects. Leurs deux livres ont en tout cas en commun de se dérouler dans les Alpes, l’un dans le massif des Écrins, l’autre au bord du lac d’Annecy, décrivant à chaque fois un étrange huis clos. « Il ne se passe jamais rien » se dévore ainsi comme un roman policier, faisant d’un village un peu oppressant au milieu des montagnes le théâtre d’une sorte de tragédie chorale, qui nous fait aussi réfléchir sur la violence de la condition humaine… Et c’est cette même condition humaine qu’évoque d’une autre manière Jean-Marc Rochette, dans « Au cœur de l’hiver », puisqu’il raconte son installation bien réelle avec sa compagne dans une maison d’altitude, à l’écart de tout et de tous, où ils vivront une sorte de saison initiatique dans l’isolement magnifique mais parfois rigoureux de la nature : quelques mois dans la parenthèse du monde. On devine en tout cas que ces deux écrivains ont peut-être beaucoup à se dire : orchestrée par Guillaume Durand, leur rencontre s’annonce passionnante !
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