ce Breton raconte sa dyslexie dans un livre

ce Breton raconte sa dyslexie dans un livre
ce Breton raconte sa dyslexie dans un livre

Pour lui, écrire un livre est tout sauf naturel. Pourtant il l’a fait. Le 30 novembre, Florian Lemercier, 27 ans et habitant Noyal-Châtillon, au sud de Rennes, verra son premier ouvrage en librairie. Son récit autobiographique, « Sur les vagues d’une vie de dyslexie », retrace le parcours de ce Breton diagnostiqué dyslexique lorsqu’il était enfant. Un trouble qui touche la lecture et l’écriture et qui concerne 4 à 5% des élèves d’une tranche d’âge en . « La dyslexie, c’est 90 % des problèmes et des échecs que j’ai rencontrés », concède l’auteur, aujourd’hui animateur radio et vidéaste. Mais avec ce livre, je veux montrer que, malgré les échecs, on peut arriver là où l’on veut.

Il faut dire que Florian Lemercier n’a pas démarré sa vie avec la faveur des pronostics. Du moins du point de vue de l’Éducation nationale. « À l’école, c’était très compliqué. J’ai eu la chance d’avoir des amis et je n’ai jamais été harcelé. Mais c’était plus dur avec les enseignants et l’Éducation nationale. » À l’école primaire, Florian Lemercier a redoublé trois fois, deux fois le CP et une fois le CE1. Le moment où l’on apprend à lire et à écrire. «C’était traumatisant. Un de mes professeurs m’a dit que je ne saurais jamais lire ni écrire.

“Les tables de multiplication, je ne les connaîtrai jamais”

Le problème, c’est que ses professeurs ne comprennent pas d’où viennent ses difficultés d’apprentissage. « Je souffre de dyslexie qui ne m’empêche pas de lire, mais qui me pose des problèmes avec certains mots que je ne comprendrai pas. Tout ce qui peut être imagé, je peux le raconter, l’exprimer. Mais le reste, le « ça », le « ceci », le « ceux-là », est un gros problème. Le « p » et le « r » accrochés, je les ai inversés. » Florian a aussi des difficultés en mathématiques : « J’ai 27 ans, mais je ne connais pas les tables de multiplication et je ne les connaîtrai jamais. Ma mère a essayé beaucoup de choses, des chansons par exemple, mais je ne les connaîtrai jamais. »

Il passe ses mercredis avec une orthophoniste et une psychologue. « Nous recherchions un problème psychologique là où il n’y en avait pas. » C’est finalement son orthophoniste qui pose le bon diagnostic. « Je ne blâme pas le personnel de mon école, je pense qu’ils étaient mal accompagnés à l’époque. C’est beaucoup mieux aujourd’hui.

“Je suis passé de personne à l’un des meilleurs élèves de l’école”

Et puis le Bretillien a un atout dans sa manche : son mental. En béton armé. « Au collège, je travaillais plus que les autres. Mon temps de récréation était davantage consacré à des choses qui ne fonctionnaient pas plutôt qu’à passer du temps avec mes amis. » Toujours au collège, il est envoyé en Segpa (section d’enseignement général et professionnel, adaptée aux élèves qui présentent des difficultés importantes). « Un mot qui fait peur. Mais la Segpa m’a donné les clés de l’apprentissage. Nous étudions la même chose que dans le programme normal, mais de manière plus visuelle. Florian Lemercier passe alors d’une situation d’échec scolaire à un élève brillant. « Je suis passé du statut de personne inutile à celui d’un des meilleurs élèves de l’école. Aux trois quarts de la Segpa, nous avions un bon niveau.

Aujourd’hui, le jeune homme vit sa dyslexie « avec plus de distance. J’accepte ma dyslexie. Mais pendant plusieurs années, je n’osais pas le dire et cela me posait beaucoup de problèmes dans mes études. »

“Un jeu de société, c’est compliqué”

Aujourd’hui, le jeune homme exerce une activité indépendante dans l’audiovisuel et la radio. Et surtout comblé. Ce qui n’empêche pas sa dyslexie de le rattraper. « Ce sera toujours en moi, je m’en occupe. Un jeu de société, par exemple, est compliqué. Un voisin voulait que je joue il n’y a pas longtemps. Il fallait qu’il me trouve quelque chose de visuel, avec pas trop de chiffres, des lettres écrites en gros pour que je comprenne. » Pareil dans son travail. La dyslexie l’oblige toujours à trouver des solutions.

Pour écrire son livre, il a été aidé par l’outil d’intelligence artificielle ChatGPT et un correcteur orthographique. Et a insisté pour que son texte soit espacé et les citations en gras pour faciliter la lecture par les personnes dyslexiques. « L’image qu’on vous donne ne vous définit pas nécessairement. Beaucoup de gens pensent qu’ils ne sont pas capables de faire certaines choses. Avec ce livre, je veux montrer le contraire. »

« Sur les ondes d’une vie de dyslexie », de Florian Lemercier. 20 euros en précommande sur le site https://florianlemercierradio.site/. 15 euros en librairie. Sortie le 30 novembre.

 
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