Les Biens les plus précieux du cinéma, la série That’s Paris, un livre de Gabriella Zalapi… La semaine culturelle de Madame Figaro

Les Biens les plus précieux du cinéma, la série That’s Paris, un livre de Gabriella Zalapi… La semaine culturelle de Madame Figaro
Les Biens les plus précieux du cinéma, la série That’s Paris, un livre de Gabriella Zalapi… La semaine culturelle de Madame Figaro

Un film, une série, un livre : les incontournables à voir et à lire recommandés par la rédaction cette semaine.

Le plus beau des contes

Michel Hazanavicius a le goût du défi. Après la série Z (Couper), le film muet en noir et blanc (L’artiste), la parodie d’espionnage (OSS117) ou la rubrique Nouvelle Vague (Le Redoutable)il aborde le conte dessiné en l’adaptant Le bien le plus précieuxlivre de Jean-Claude Grumberg. Fable classique à la dimension historique et au style épuré, son film d’animation s’ancre dans la Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale. Un pauvre bûcheron, âgé et sans enfant, ramasse une marchandise tombée d’un train. « De la nourriture », réfléchit-elle avant de comprendre qu’il s’agit d’un bébé : la petite fille a été éjectée d’un convoi de déportés, d’un train de la mort. Malgré les réticences de son mari antisémite, la femme élève l’enfant comme si elle était la sienne en échangeant du lait de chèvre à son voisin, un ancien militaire à la tête cabossée. Tout le monde est attaché à cette petite fille dont l’innocence balaie la haine et les préjugés au profit des sentiments les plus purs. Un film émouvant et transgénérationnel qui lutte avec grâce et sensibilité contre l’oubli et respecte l’esprit et la finalité de l’œuvre originale, dont une édition illustrée par Michel Hazanavicius est désormais disponible au Seuil. ML

Le bien le plus précieuxde Michel Hazanavicius.

C’est Paris, la vie de cabaret

Monica Bellucci, drôle en apprentie danseuse de revue dans C’est Paris.
Jérôme Prébois – Mon Voisin Productions – Fédération Studio – FTV

Derrière C’est Parisla série phare de France 2, cachent les producteurs de Dix pour cent . Il ne s’agit plus ici des coulisses du cinéma français mais de celles d’un cabaret parisien, Le Tout-Paris. A la tête de cette vieille institution, Gaspard Berthille n’a d’autre choix que de vendre l’établissement familial. Le temps des folles nuits parisiennes est révolu depuis longtemps et les magazines n’attirent plus grand monde. A moins que le riche Jacques Baudry n’investisse pour l’aider à créer un nouveau spectacle. Sa seule condition ? Qu’on engage son fils, directeur artistique interné dans un hôpital psychiatrique… Avec C’est ParisLe réalisateur Marc Fitoussi réussit à plonger le spectateur dans un univers apparemment suranné en le modernisant avec un casting soigné. Alex Lutz se révèle extrêmement touchant dans le rôle du propriétaire persévérant et accroché à ses rêves d’enfant, Nicolas Maury (l’inoubliable Hervé dans Dix pour cent) brille comme un génie de la mise en scène fantaisiste et Monica Bellucci révèle un côté comique irrésistible en tant qu’apprentie danseuse de revue. A ce solide trio s’ajoutent Anne Marivin, Charlotte de Turckheim, Dominique Besnehard, Salomé Dewaels… MG

C’est Pariscréé par Marc Fitoussi, Edgard F. Grima et Jérôme Bruno, avec Alex Lutz, Nicolas Maury, Monica Bellucci… Dès le 27 novembre sur France 2 et france.tv

Une drôle d’enfance

Ilaria ou la conquête de la désobéissanceby Gabriella Zalapi, Éditions Zoé, 176 p., €17.
sp

Grand Prix pour l’héroïne Madame Figaro pour son premier roman, Antoinequi racontait l’émancipation d’une femme mariée sans amour à un bourgeois de Palerme dans les années 1960, l’écrivaine et plasticienne Gabriella Zalapi le suit dans Ilaria un enfant que son père a piégé dans le nord de l’Italie dans les années 1980. Un jour après l’école, la petite fille, qui attendait sa sœur, a eu la surprise de voir apparaître son père, qui a assuré qu’un déjeuner en famille était prévu. Le déjeuner durera deux ans : le père entame une longue errance avec l’enfant, des autogrills et des aires d’autoroute aux hôtels minables, et Ilaria assiste à ses actes charmants devant des inconnus, quand elle ne devient pas malgré elle complice d’êtres perdus et trouvé des escroqueries, qu’il met en place en prétendant qu’il s’agit de jeux. Ce père, tel un « guépard nerveux », l’emmène à Trieste et à Bologne, la laisse en pension chez les sœurs, puis l’abandonne à sa grand-mère qui, elle-même, la dépose chez une amie – une authentique princesse ! – grâce auquel Ilaria découvrira le soleil, la campagne sicilienne et la joie. Il la considère comme un bagage dont il ne sait que faire, mais qu’il ne peut et ne veut pas abandonner car cela signifierait renoncer à celle qu’il continue d’aimer – l’absente, la mère d’Ilaria… Avec une virtuosité qui lui est due. par sa simplicité, sa phrase courte et précise, l’auteur nous permet de voir la violence et les insuffisances des adultes du point de vue de l’enfant. Un roman initiatique d’une grande sensibilité et sensorialité, un voyage à la fois dur et doux, où la capacité d’émerveillement d’une petite fille survit avec bonheur à la tristesse, aux peurs et aux serrements de cœur. MTH

 
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