“Léo” de Deon Meyer

“Léo” de Deon Meyer
“Léo” de Deon Meyer

Deon Meyer, après avoir suivi avec attention les bouleversements des années post-apartheid en Afrique du Sud, règle désormais ses comptes, durement, avec le pouvoir sud-africain, toujours aussi corrompu.

On y retrouve certains de ses personnages récurrents, et surtout ses deux flics préférés, l’ancien alcoolique Benny Griessel et coll. son coéquipier Vaughn Cupidondeux enquêteurs d’élite, rétrogradés dans un commissariat de second ordre et qui, après avoir été policiers d’élite, s’occupent désormais pratiquement des chats écrasés. Punition pour ne pas avoir été parfaitement docile.

Mais après quelques mois et grâce à un certain soutien, ils sont retournés dans la cellule des crimes graves et violents. Et les deux enquêteurs, après la mort inquiétante d’un pseudo-avocat, vont mettre les mains dans un engrenage qui les mènera une nouvelle fois à lutter contre la corruption politique, qui a fleuri ces dernières années. D’anciens militaires des forces spéciales sont impliqués dans un règlement de compte sur fond de braquages ​​et de captation de l’argent public. Et on constate avec plaisir que Deon Meyer a toujours la même capacité à nous faire visiter son Afrique du Sud, même si son rêve de nation arc-en-ciel en a pris un coup.

Et là, on plonge au cœur du réacteur Deon Meyer : l’Afrique du Sud post-apartheid. Le rôle de l’ANC, le recyclage de ses anciens soldats clandestins et la résistance tenace d’une partie de la société afrikaner blanche. Avec L’âme du chasseur, Deon Meyer nous invite à une sorte de course-poursuite. Nous suivons un ancien tueur de la branche armée de l’ANC. C’est le parti de Mandela qui avait des camps d’entraînement en Angola, en Zambie, mais aussi en URSS et dans les pays du Pacte de Varsovie.

Depuis le changement de régime et après quelques erreurs, cet ancien redoutable tueur s’est refait une vie honorable et paisible. Mais un jour, la fille d’un vieux camarade de combat vient lui demander son aide. L’ancien tueur est confronté à un dilemme. Un peu comme une métaphore de ce que vivait la société sud-africaine de l’époque. Deon Meyer a écrit L’âme du chasseur au début des années 2000. C’est génial pour l’observation fine, humaine et politique de la transformation qui s’opère sous les yeux de l’écrivain, et brillant aussi pour le rythme haletant et spectaculaire de cette course-poursuite à travers l’Afrique du Sud.

 
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