Née à Chicago et toujours citoyenne américaine, la grande écrivaine montréalaise Catherine Mavrikakis a sillonné l’été dernier les routes des États-Unis, parcourant le pays d’est en ouest et du nord au sud pour écrire son nouveau livre, Sur les routes. Revisitant ses souvenirs familiaux, observant les villes et les paysages et surtout les gens, notant tout, elle dresse un portrait confus du pays, de Chicago à Alamogordo, et ne manque pas de constater de nombreuses aberrations.
Catherine Mavrikakis publie « Sur les routes » aux Éditions Héliotrope.
© Éditions Héliotrope
Catherine Mavrikakis a effectué ce voyage étrange et exigeant de 31 jours quelques mois avant l’élection présidentielle. Lectrice de longue date de récits et de romans inspirés par la route – elle fait référence à Jack London, John Steinbeck, Jack Kerouac, Cormac McCarthy –, l’écrivaine a souhaité écrire à son tour sur le sujet.
Elle n’était donc pas sûre le route… mais sur LE routes. Dans le Michigan. Dans le Wisconsin. Dans le Wyoming. Au cœur du Nouveau-Mexique. Au Tennessee. Une sorte de pèlerinage… et toute une expédition au cours de laquelle elle a vu des gens très vulnérables, des bisons (enfin !), des étendues désertiques, des cafés, des librairies, et plein de bonnets rouges.
Écrivez vite
Contrairement à son habitude, Catherine Mavrikakis a écrit ce livre très rapidement, à la volée, en partie même en déplacement. « Ce n’était pas une méthode évidente pour moi. Je ne suis pas encore quelqu’un qui écrit à partir d’impressions très vives. Je règle davantage les choses. Mais je me suis dit : c’est intéressant.»
Elle ne voulait pas faire un carnet de voyage ou un carnet de voyage. «Je voulais faire un texte qui mettrait les choses ensemble : que je pourrais mettre l’Arizona avec Dakota. J’avais envie d’essayer de comprendre ce qu’étaient les États-Unis, dont je me sens à la fois proche et très loin.
Beaucoup de défis
Les livres qui parlent de voyage, de route, l’accompagnent depuis longtemps. «J’adore les carnets de voyage. Je les lis tout le temps. J’ai même donné des cours là-dessus. Son livre est un documentaire-fiction, dit-elle. “Je raconte des histoires.”
« Le défi pour moi était d’être juste, de respecter ce que je voyais, tout en m’autorisant des pensées ou des fantasmes qui étaient liés à la réalité, mais qui m’appartenaient. Le défi était de rester fidèle et de transmettre le réel, ce qui n’est pas mon domaine car je suis dans la fiction.
Lorsqu’elle voyageait, ses yeux étaient grands ouverts et ses oreilles baissées… « Il fallait que je reste ouverte à ce qui pouvait me surprendre. Il existe des façons d’écrire sur beaucoup de choses. J’avais plein d’autres chapitres à écrire. J’ai dû me demander : qu’est-ce qui m’a le plus frappé dans tout ça ? On voit beaucoup de choses en 31 jours de voyage.
Le rythme était soutenu et Catherine visitait des endroits où elle n’était jamais allée. «Je n’étais jamais allé dans le Wisconsin, ni à Yellowstone. Je suis allé dans des endroits que je ne connaissais pas du tout. Comme Sioux Falls…
Différence de mentalité
Parce qu’elle est américaine de naissance et qu’elle possède toujours la citoyenneté, ce qui la dérangeait le plus était de se demander ce qu’elle serait devenue si ses parents avaient vécu aux États-Unis. « Ma mère a décidé de revenir au Québec parce qu’elle voulait parler français. Mais j’ai des cousins qui vivent là-bas.
Elle a clairement constaté une différence marquée de mentalité entre les deux pays voisins. « Même lorsque j’étais dans l’Ouest, où ils sont assez proches de l’Alberta, pour eux, c’était une culture complètement différente. Ils avaient l’impression que nous vivions dans un régime socialiste et communiste. Ils ne connaissaient pas le Québec.
Sur les routes
Catherine Mavrikakis
Éditions Héliotrope
126pages
- Catherine Mavrikakis est née à Chicago d’une mère française et d’un père grec.
- Elle fait des États-Unis le décor principal de ses livres.
- Elle est l’auteur de Baie Ville Cielde Niagara et de Sur les hauteurs du Mont Thoreau.
- Ses œuvres ont été traduites et récompensées à de nombreuses reprises.
- Elle sera présente au Salon du livre de Montréal.
« Du Michigan de mes années 1960-1970, j’avais envie de tout oublier, et quand il m’arrive d’aller voir un ami à Chicago, je m’engouffre dans un avion, heureux de survoler une partie de ma vie sans avoir à la traverser à nouveau. Je ne passe pas la douane américaine à Détroit ou à Port Huron, mais je montre mon passeport à un type parfois sympa, souvent très désagréable, à Montréal.
– Catherine Mavrikakis, Sur les routesÉditions Héliotrope
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