VIDÉO. La chasse aux livres contaminés à l’arsenic dans les rayons de la Bibliothèque nationale de Strasbourg

VIDÉO. La chasse aux livres contaminés à l’arsenic dans les rayons de la Bibliothèque nationale de Strasbourg
VIDÉO. La chasse aux livres contaminés à l’arsenic dans les rayons de la Bibliothèque nationale de Strasbourg

Quelque part dans les rayons de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg se trouvent des livres contaminés à l’arsenic. L’établissement a lancé une recherche pour les retrouver. La particularité de ces livres ? Une couleur vert émeraude, caractéristique d’un pigment très en vogue « entre 1830 et 1870 », explique Aude Therstappen, directrice adjointe du centre de services et de collections. Ce vert, appelé « vert de Paris » ou « vert de Schweinfurt », était principalement utilisé en Allemagne et dans les pays anglo-saxons où il était notamment utilisé pour colorer les couvertures de livres. Mais le petit problème était qu’il contenait de l’arsenic, une substance hautement toxique, que l’on retrouvait disséminée en faible quantité dans de nombreux ouvrages publiés au XIXe siècle.

En 2019, deux conservateurs américains ont lancé le « Poison Book Project » pour cataloguer les œuvres contaminées. Récemment en Allemagne, des dizaines de milliers d’ouvrages, dont 60 000 à l’université de BIelefeld, ont été mis de côté le temps de déterminer s’ils contenaient ou non de l’arsenic.

A la Bibliothèque nationale de France à Paris, 4 ouvrages ont déjà été mis en quarantaine. La BNU de Strasbourg, fondée par l’administration allemande à la fin du XIXe siècle, aurait pu potentiellement conserver dans ses rayons davantage de livres contaminés. Depuis le début de la chasse, 30 œuvres ont été trouvées.

Concernant les risques sanitaires, les magasiniers qui devront les manipuler régulièrement doivent être protégés. Les lecteurs souhaitant les consulter pourront le faire dans la salle du patrimoine, avec des gants jetables qui leur seront fournis. Thierry Aubry, responsable de l’atelier de restauration, estime que « jusqu’à preuve du contraire, cela ne constitue pas un risque majeur ». Il ajoute qu’il faudrait « manger plusieurs couvertures pour être empoisonné ».

 
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