– Le roman total d’un acre de terre américaine
“Only the Forest Remained” dévoile des histoires de vie qui s’étendent sur le temps dans le même endroit sauvage du Massachusetts, cousues ensemble par la belle plume de l’auteur américain Daniel Mason et de son traducteur.
Publié aujourd’hui à 16h13
Abonnez-vous maintenant et profitez de la fonction de lecture audio.
BotTalk
Ce livre est un enchantement, une partition symphonique, des histoires cousues dans une trame au long cours, celle d’une nature vivante, rendue par une écriture pleine de douce sensualité. Car « Only the Forest Remained » raconte l’histoire de ceux qui vivaient sur ce même acre de terre du Massachusetts, dans la vallée d’Oakfield, le pays du lion de montagne.
Il s’agit d’un roman américain, sur un peuple de grands espaces, pour qui « Les Oiseaux d’Amérique », du peintre et naturaliste Jean-Jacques Audubon, est le livre d’identité aux côtés de la Bible. « Seule la forêt est restée » (« North Woods », « Les bois du nord », titre original) de Daniel Mason c’est aussi le livre des pionniers, des esclavagistes et des abolitionnistes, du spiritualisme, 4e amendement, d’une société violente et corsetée.
Des vies attachées à un lieu
L’histoire commence avec celle d’un couple, les Osgoods, qui construisent une maison dans les bois, s’installent loin de tout pour échapper aux rigueurs d’une congrégation puritaine, d’un soldat qui abandonne ses armes pour créer un verger, de la « Merveille de Osgood”, une pomme exceptionnelle, de leurs deux filles en rivalité, d’un amour caché entre un peintre et un écrivain, d’une histoire de scarabée, d’une mère et de son fils schizophrène, d’une enquête pour meurtre, d’un refuge dans le au milieu de la forêt. Tant de vies attachées à ce lieu.
Dans une belle écriture, Daniel Mason enchaîne ces histoires d’hommes, des histoires presque courtes, enchaînées entre elles, des histoires suivies ou par des lettres, des poèmes et des traces laissées par une humanité passagère, d’une humanité très présente et très bien rendue, qui change mais reste puissante et mystérieuse. , d’une maison en cours de rénovation ou en ruine. C’est ainsi que nous sommes entraînés dans cette fresque naturaliste et temporelle d’une Amérique sauvage, suscitant un grand plaisir de lecture.
« Seule la forêt est restée » de Daniel Mason, traduit de l’anglais par Claire-Marie Clévy, Ed. Buchet Chastel, 512 p., août 2024, 34 fr. 05 à 37 fr. 80.
« La Tribune des Livres »
La « Tribune de Genève » vous propose des lectures partagées, des critiques, des actualités littéraires, des reportages et vos coups de coeur.
Autres bulletins d’information
Se connecter
Olivier Bot est rédacteur en chef adjoint depuis 2017, responsable de la rubrique Monde entre 2011 et 2017. Prix de la Presse Alexandre de Varennes. Auteur de « Rechercher et enquêter avec Internet » aux Presses universitaires de Grenoble.Plus d’informations
Avez-vous trouvé une erreur ? Merci de nous le signaler.
0 commentaires
