Sébastien Pierroz remporte le Prix du livre d’Ottawa

Sébastien Pierroz remporte le Prix du livre d’Ottawa
Sébastien Pierroz remporte le Prix du livre d’Ottawa

OTTAWA – L’auteur, journaliste et producteur deONFR Sébastien Pierroz a remporté le Prix du livre d’Ottawa dans la catégorie Fiction française. Son roman policier Deux heures avant la fin de l’étépublié aux Éditions David, entremêle des histoires tordues de meurtres non résolus dans le village de Mongy, en , qui ont même des répercussions sur des personnages de l’Ontario français.

« Une nomination, c’est toujours agréable. De là à gagner… Je trouve que c’est un aboutissement. J’ai été finaliste pour mon premier roman, en 2017. Ça montre une évolution (…), ça valide mon intégration dans le monde des auteurs», s’est réjouie la principale intéressée dans un entretien avec ONFR.

L’histoire de Deux heures avant la fin de l’été se déroule sur trois générations. Tout d’abord, une jeune femme qui semblait avoir tout pour plaire, Claudia Campana, a été assassinée en 1976. Le village a imputé la responsabilité à un immigré algérien, Arezki Hamani, qui a été rapidement jeté derrière les barreaux.

Cependant, tout le monde dans le village semble savoir que quelque chose ne va pas dans cette histoire. Chacun cache sa part de vérité et méfiez-vous de ceux qui tenteraient de soulever le tapis sous lequel tout a été balayé.

Ce sera le cas de Damien Dumont, qui revient en France en 2020, alors que la pandémie de COVID-19 s’amplifie rapidement. Désormais basé à Londres, cet employé de Greenpeace n’a plus remis les pieds à Mongy depuis la mort de son père, 11 ans plus tôt. C’est la mort de son grand-père qui le ramène cette fois dans cette petite communauté qu’il évite autant qu’il peut.

Il y trouvera des gens, des lieux et des histoires de villages qui flottent encore dans le même air. Parmi les souvenirs, celui de sa sœur Nadia, décédée en faisant du vélo en 2002. Le lecteur sera également entraîné dans cette époque qui contient son lot de non-dits.

Le roman de Sébastien Pierroz, Deux heures avant la fin de l’étéremporte le Prix du livre d’Ottawa 2024 dans la catégorie fiction en français. Photo : ONFR/Jean-Philippe Bélanger

Parmi la panoplie de personnages, on retrouve la journaliste franco-ontarienne Cristina Tremblay. Après avoir effectué un stage au journal local Mongy en 2002, elle reviendra également en 2020 et aidera Damien dans sa quête.

Sébastien Pierroz propose donc une enquête sur fond de critique sociale, évoquant le racisme, le complotisme et le tribunal populaire. Il emmène l’histoire à travers sa ville natale, Annecy (France) et sa ville actuelle, Ottawa, mais l’action se déroule principalement dans cette communauté fictive de Mongy, présentée comme une ville isolée.

« J’ai essayé de dresser le portrait d’une France un peu oubliée, méconnue, qui évolue loin des centres urbains », explique l’auteur, qui a aussi voulu mettre en lumière la complexité de l’être humain, au-delà des classes sociales.

Deux heures avant la fin de l’été est son deuxième roman, après Entre parenthèsespublié en 2016.

Les autres romans en compétition dans la catégorie fiction en français étaient Jazde Michèle Vinet, et le roman pour adolescents Prends-en deuxde Pierre-Luc Bélanger. Cette année, il n’y avait pas de catégorie non-fiction en français, en raison d’un nombre insuffisant de candidatures.

Pour les catégories anglophones, les gagnants sont Renarde de Sandra Ridley (fiction) et Agent de changement : ma vie en combattant les terroristes, les espions et le racisme institutionnel de Huda Mukbil (non-fiction).

 
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