Encore une fois, quelle joie de découvrir aux côtés des Editions de l’Olivier un auteur qui ne cesse de nous faire partager ses découvertes venues d’horizons divers. Ici, ils nous emmènent au Canada aux alentours Gabrielle Royune auteure née au Manitoba où elle a vécu jusqu’en 1937 avant de s’établir définitivement au Québec dans les années 1940. Son œuvre, qui comprend une douzaine de romans, d’essais et de contes pour enfants, est reconnue comme l’une des plus importantes de la littérature canadienne, multi-primée et traduite partout dans le monde.
Le bonheur d’occasionpubliée ce mois-ci chez l’Olivier, est une fresque romantique qui raconte la grande affaire de l’existence, le temps qui palpite soudain où tout va bien, puis les doutes, les drames, les instants où la lumière se fait rare. Bonheur d’occasion est un très beau livre, enfin disponible en France après une éclipse de quelques décennies.
Dans le quartier montréalais de Saint-Henri, un peuple d’ouvriers et de petits employés canadiens-français cherche désespérément le bonheur. Florentine croit trouver le sien amoureux, Rose-Anna le cherche dans le bien-être de sa famille, Azarius s’enfuit en rêve, Emmanuel s’engage, Jean entame son ascension sociale. Chacun, à sa manière, invente son propre chemin vers le salut et chacun, à sa manière, échoue. Mais leur sort est en même temps celui de millions d’autres, non seulement à Montréal mais partout ailleurs, dans un monde en proie à la guerre.
Vous l’avez compris, le roman se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale, dans un quartier défavorisé de Montréal qui nous est décrit justement. L’écriture subtile de l’auteur permet au lecteur de s’immerger dans ces lieux tout en comprenant les enjeux de la pauvreté décrits. Les personnages sont réalistes, d’une vérité saisissante. Ils sont tous décrits avec justesse et sensibilité ce qui donne du corps à l’intrigue, au passage très prenante.
Le livre nous montre finalement comment une superbe histoire peut être écrite autour des gens ordinaires, autour de la pauvreté et de ses conséquences. Cela nous montre le talent de cette auteure canadienne qui mérite une reconnaissance à la hauteur de son talent d’écrivain.
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