Angie David, Lisa McInerney, Jacob Rogozinski, Léon Tolstoï… – .

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Deux romans, un recueil de poésie, un autre de fables, deux essais d’histoire, un de philosophie… Voici de brèves critiques de sept ouvrages marquants en cette dix-septième semaine de l’année.

Histoire. « L’Exil des monarques », sous la direction d’Hélène Becquet

Pendant vingt ans, de Coblence à Vérone ou Varsovie, le comte de Provence, frère cadet de Louis XVI et futur Louis XVIII, transporta sa royauté fantôme à travers l’Europe, jusqu’à la chute de Napoléon en 1814, qui fit de lui le roi de , lui qui revendiquait ce titre depuis 1795. Ses pérégrinations font l’objet du premier texte de ce recueil qui, de la Révolution au milieu du XXee siècle, explore les multiples formes d’exil des souverains français – déchus, comme Napoléon et Louis-Philippe, « putatifs »comme « le dernier Bonaparte » et les comtes de Paris, ou ceux à venir, comme Louis XVIII et celui qui deviendra Napoléon III, mûrissant leur conquête du pouvoir à l’étranger. Entourée de ses prétendants mêmes, la France, dans ce fascinant portrait fragmenté, apparaît pour ce qu’elle était alors : un laboratoire politique à l’échelle du continent. Fl.Go

« L’exil des monarques. Entre abdications et reconquêtes du pouvoir », sous la direction d’Hélène Becquet, éd. Armand Colin, 238 p., 23 €, numérique 15 €.

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Poésie. « Les anges récidivistes », de Zéno Bianu

Un long poème unique, dont les seize sections combinent une prose d’un « douceur incandescente » l’énergie de « haïkus sauvages ». C’est comme si Zéno Bianu s’entourait de tout ça « anges errants » qui l’accompagnent dans une œuvre foisonnante, menée avec une ardeur intrépide : recueils de poèmes, anthologies, livres d’artistes, théâtre. Depuis « autoportraits du fétiche » : Henri Michaux (1899-) ; René Daumal (1908-1944) et les poètes du Grand Jeu, “Quatre ados fous de Rimbaud”. Sans oublier le singulier Arthur Cravan (1887-1918), poète et boxeur. Mais aussi les musiciens de jazz John Coltrane et Chet Baker, “Prince de la mélancolie” − pour Bianu, la poésie est avant tout une question de souffle. Il clôture son livre par un hommage au poète japonais Issa Kobayashi (1763-1827) qui, en quelques mots, fait briller dans les cœurs un espace d’une intensité absolue. Député

« Les anges récidivistes », de Zéno Bianu, Gallimard, 128 p., 19 €, numérique 14 €.

Roman. « La renommée », d’Angie David

Si le nom est à l’origine du sujet, alors la rédactrice et auteure Angie David est née deux fois. La première, en 1978, sous celle d’Angie Motard ; la seconde, en 2002, sous celui d’Angie David, pseudonyme sous lequel elle a signé Dominique Aury. La vie secrète de l’auteur de « Histoire d’O » (éd. Léo Scheer, Goncourt de la biographie 2006). C’est ce changement de patronyme qu’elle raconte dans son sixième livre, à la lumière de l’histoire du prénom en France depuis le Moyen Âge, mais aussi de l’anthropologie ou de la psychanalyse. Si elle garde son prénom, choisi par ses parents en référence à la chanson des Rolling Stones, elle troque Motard, la marque d’un père qui l’a abandonnée, pour David, le prénom de sa mère, devenu depuis légalement le sien. . Le nom du père n’est évoqué qu’en arrière-plan de La Renommée, un roman autobiographique court, percutant et drôle. Car Angie David entend mettre fin à la toute-puissance de la figure paternelle, s’inscrire dans une filiation matrilinéaire qui consacre sa nouvelle identité de femme libre et souveraine. V. Fr.

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