Hervé Le Tellier dévoile « Le Nom au Mur », premier livre depuis son Goncourt avec « L’Anomalie »

Hervé Le Tellier dévoile « Le Nom au Mur », premier livre depuis son Goncourt avec « L’Anomalie »
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L’auteur revient en librairie avec le récit de la courte vie d’un résistant, mort à 20 ans sous les balles allemandes en 1944.

L’écrivain Hervé Le Tellier, après l’immense succès de L’anomaliePrix ​​Goncourt 2020, revient en librairie ce jeudi 18 avril avec un livre sur un résistant tué à 20 ans, refusant de « faire de la fiction ».

Le nom sur le murpublié chez Gallimard, raconte la courte vie d’André Chaix, qui rejoignit les FTP dans sa Drôme natale et tomba sous les balles de l’armée allemande en août 1944.

Boîte à souvenirs

La Drôme est le département où Hervé Le Tellier a acheté une bastide en 2016. Sur le monument aux morts du village de Montjoux, la mention d’un enfant du pays « mort pour la France » : André Chaix (1924 -1944).

« Pendant le confinement, en 2020, j’ai fait davantage de déplacements à la boulangerie, un commerce essentiel. J’ai lu ce nom. C’était un résistant, il y avait peu de doutes. Mais il s’est levé. Il me faudra encore du temps avant de me décider», raconte le romancier.

Une exposition a été consacrée à André Chaix en 2023. Lorsqu’Hervé Le Tellier a rencontré les organisateurs, de l’association de résistance Anacr, ils avaient un trésor pour lui : « une petite boîte » de souvenirs du jeune homme.

En huit mois, il a couché son parcours sur papier. «J’avais tous les éléments. Et je me sentais obligé envers tous ceux qui m’avaient aidé à écrire », explique l’auteur.

« Ce que je ne pouvais pas faire, c’était en faire une fiction. J’ai trouvé qu’il y avait une forme d’indécence à embellir, à inventer, à romantiser », ajoute-t-il.

Prendre le maquis

Cette question du droit à la fiction face à l’Histoire a agité la rentrée littéraire de l’automne 2023 avec la sortie de Tu ne sais rien de moiun livre dans lequel la jeune romancière Julie Héraclès ajoute des éléments imaginaires pour raconter le parcours d’une collaboratrice, Simone Touseau, plus connue sous le nom de « la faucheuse de Chartres ».

Le parti pris d’Hervé Le Tellier est diamétralement opposé. Il n’est pas question d’imaginer pourquoi, parmi ces indigènes des années 1920, certains se sont soumis au Service du travail obligatoire (STO), d’autres ont adhéré à des organisations pro-nazies et quelques-uns, enfin, sont entrés dans la clandestinité.

« André Chaix prend les armes et meurt juste avant la bataille de Montélimar. C’est un jeune militaire engagé dans une armée non régulière. On ne sait pas grand chose des raisons de ce choix et de ses avis. Ses amis devaient être communistes. « Il a rejoint le groupe communiste, qui était le plus puissant de cette région », raconte l’écrivain.

Son livre retrace également avec soin le contexte historique dans lequel ce fils de boulangers a vécu et est mort, engagé. “En regardant le monde tel qu’il va, je n’ai aucun doute qu’il faut toujours parler de l’Occupation, de la collaboration et du fascisme, du racisme et du rejet de l’autre jusqu’à sa destruction”, écrit l’auteur.

Succès surprise

Le thème de Le nom sur le mur est aussi vrai et tragique que celui de L’anomalie était une invention loufoque et pure. Ce livre, deuxième prix Goncourt le plus vendu de l’histoire, aura droit à son adaptation télévisuelle ; le travail se poursuit autour de la série promise. Elle racontera également le mystère d’un avion qui part une fois de Paris et atterrit deux fois à New York.

« Cela va arriver, avec Antonin Baudry comme réalisateur. Le scénario est écrit » et le casting peut commencer, explique le romancier à l’AFP. Mais aucune date n’a été fixée pour la diffusion sur Canal+.

Plus d’un million d’exemplaires vendus plus tard, Hervé Le Tellier digère bien ce qui restera une bizarrerie dans sa vie d’auteur, lui qui est habitué aux publics plus restreints. Interrogé sur le tirage de son nouveau livre, il cite « 30 000 exemplaires placés en librairies ». Et ils lui conviennent.

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