Littérature
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Un roman d’investigation de l’auteure tchèque Magdaléna Platzová.
Y a-t-il une vie après Kafka ? Et si oui, lequel ? Kafka est une étoile qui a éclairé avec plus ou moins d’intensité, et peut-être menacé, les planètes humaines qui s’approchaient de lui. Ce n’est qu’après sa mort, il y a un siècle, que ses rayons ont commencé à atteindre d’autres, ses millions de lecteurs. Ceux qui l’ont connu, l’ont aimé et ont continué à vivre. Rarement longtemps, rarement bien : la plupart d’entre eux, juifs, ont été liquidés par les nazis ou ont fini en exil. L’essentiel du monde de Kafka avait disparu vingt ans après lui, et c’est à lui que l’on doit en grande partie, à travers ses œuvres, ses lettres, ses biographes, la survie de ce monde. Kafka était tchèque et germanophone. L’écrivaine tchèque Magdaléna Platzová, 52 ans, fille de dissidents, se demandait ce qu’étaient devenues deux femmes, deux amies, deux Allemandes, dont la vie était, entre 1912 et 1917, intimement liée à l’auteur du Procès : Felice Bauer, Grete Bloch. Elle répond, en La vie après Kafka, par une confrontation entre fiction et réalité : ce qu’elle a appris sur ces deux femmes (après la mort de Kafka), a-t-elle écrit ; le reste, elle l’imagine.
D’autres fantômes prennent vie
La plupart des chapitres font donc un roman des deux vies, tandis que dans d’autres, ce roman est mis en perspective par l’enquête que l’écrivain a menée à New York, en Italie, auprès des descendants de Fel.