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Que diriez-vous d’une petite escapade romantique dans le passé ? C’est le terrain de jeu privilégié de la romance historique où le déchaînement des sentiments enflammés se niche au cœur des plus grands frissons de l’histoire. Cette combinaison d’intrigues romantiques, de contexte historique et de personnages charismatiques fait de la romance historique un élixir littéraire des plus attrayants pour les lecteurs du monde entier.
La grande histoire en arrière-plan
Le roman historique, c’est d’abord un cadre historique clairement défini… L’occasion – et le plaisir – pour les lecteurs de voyager dans l’espace et le temps à travers les époques, les cultures et les continents. Le Moyen Âge européen et la Renaissance, le XIXe siècle victorien et la Régence, le Far West américain, les grandes guerres et les grandes révolutions comptent parmi les décors favoris de la romance historique. Mais ils peuvent tout aussi bien débarquer sur des terres antiques, entre Rome et Athènes, aux côtés des samouraïs du Japon féodal ou encore sur les océans, entre pirates et corsaires.
Chaque époque porte en elle son charme authentique et son lot de détails historiques. Cela oblige souvent les écrivains à effectuer des recherches minutieuses pour s’assurer que leurs histoires sont historiquement impeccables – car ils le savent, les lecteurs peuvent parfois être impitoyables ! Couleurs et matières des vêtements, subtilités linguistiques, mais aussi us et coutumes et savoir-faire technologique, sans oublier bien sûr les événements majeurs qui ont ponctué l’époque choisie : rien n’est laissé de côté afin de rendre la romance la plus tangible et la plus immersive possible. que possible. Simplement, pas de descriptions plus détaillées des batailles ou d’autres contextes politiques. Les éléments historiques, aussi réalistes soient-ils, doivent rester dans l’ombre de l’histoire d’amour, qui reste le véritable cœur battant du récit.
Héros et héroïnes entre quête de rédemption et d’émancipation
Dans une romance historique, l’histoire d’amour doit être belle, intense et passionnée entre des personnages de fiction – le plus souvent entre un homme et une femme. Des personnages qui verront leur romance se heurter à des événements ou des personnages historiques bien réels. Et c’est là que réside toute la force dramatique addictive de la romance historique. Dans ce délicat cocktail de fiction et de réalité. L’auteur profite des quelques zones d’ombre laissées par l’histoire, la vraie, pour intervenir et dérouler son intrigue amoureuse. Un héros et une héroïne particulièrement charismatiques, aux qualités physiques et intellectuelles souvent supérieures à la moyenne. Lui, séduisant, fier et sûr de lui, respecté et respectable, même s’il risque de voir son sens de l’honneur mis à mal par les standards de son époque. Portant parfois de lourds secrets, il peut trouver dans l’amour une échappatoire pour se reconstruire. Elle, forte et indépendante, romantique mais réaliste. Une héroïne dont la beauté n’a d’égale que sa détermination à s’émanciper d’un carcan moral et social oppressant. Au final, des personnages complexes se lancent tour à tour dans leur quête de rédemption et de liberté.
Et à travers ses personnages, l’auteur de romance historique aborde des thèmes souvent universels, de quoi entrer en résonance avec les problématiques de ses lecteurs contemporains. Ainsi, il sera souvent question d’amour, de sacrifice, de courage et de résilience. Des thèmes intemporels apportant une profondeur émotionnelle à l’intrigue historique.
Aux origines de la romance historique
Bien avant le romantisme des XVIIIe-XIXe siècles, durant lesquels sensibilité, émotion et imagination viennent bousculer la raison et la morale, la littérature avait déjà appris à parler d’amour, entre récits épiques, romans chevaleresques et contes populaires. Mais c’est à l’Anglais Samuel Richardson que l’on doit l’une des romances les plus anciennes : un incroyable best-seller épistolaire de 1740, son roman Pamela ou la vertu récompensée raconte l’histoire d’une jeune femme aux moyens modestes qui résiste aux avances de son prétendant, un aristocrate, et finit par obtenir mariage et ascension sociale. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un roman historique à proprement parler, le livre pose déjà les bases du genre.
Sir Walter Scott, en revanche, apparaît comme un éminent représentant du roman historique. Il a « romantisé » à lui seul tout le royaume d’Écosse avec son célèbre poème. La Dame du Lac. Mais Walter Scott, c’est aussi et surtout l’épopée Ivanhoé ! Des livres qui ont suscité un regain d’intérêt pour les périodes historiques, notamment le Moyen Âge, en intégrant des éléments romantiques dans ses récits. Contemporaine de Sir Walter Scott, citons aussi l’incontournable Jane Austen dont les romans de mœurs compteront parmi les références majeures des romans historiques à venir. Parmi eux Orgueil et préjugés, Raison et sentiments, Emma, Abbaye de Northanger ou Persuasion Et parc Mansfield. Des romans à l’humour distancié et cinglant qui, ironiquement, tendaient à critiquer les romans sentimentaux du XVIIIe siècle.
Pourtant, c’est cette même Jane Austen que l’on retrouve parmi les principales sources d’inspiration de Georgette Heyer, écrivaine britannique du XXe siècle à qui est attribué le premier roman historique, Le papillon noir, en 1921. Une romance qui se déroule à l’époque géorgienne. Véritable pionnière, Georgette Heyer a beaucoup travaillé à populariser le genre à travers ses romans se déroulant dans l’Angleterre des XVIIIe et XIXe siècles. Il y aura ensuite cet autre phénomène du roman d’amour historique, l’excentrique et prolifique auteure britannique Barbara Cartland qui, avec plus de 700 romans à son actif dont La Tour du Bonheur, Menace pour le château Ou Les méandres de l’amour, aura fait de l’époque victorienne sa tasse de thé préférée. Et pour une fois, c’est à une Américaine, Kathleen Woodiwiss, que l’on doit l’acte de naissance de la romance historique moderne avec son roman Quand l’ouragan s’apaise (1972), le premier roman d’amour qui “suit les personnages principaux dans la chambre”. Mais une attaque de chauvinisme pourrait tout aussi bien nous pousser à évoquer d’abord le roman français d’Anne Golon, Angélique, incandescent Marquise des Anges.
Les héritières…
Aujourd’hui, la romance historique s’est imposée comme un sous-genre essentiel de la romance et un genre littéraire à part entière. Si Georgette Heyer, Barbara Cartland et Kathleen Woodiwiss ont posé les bases, elles ont aussi su susciter l’envie de prendre la plume chez de nombreux romanciers – pour la plupart américains. De dignes héritiers qui, à leur tour, continuent d’entretenir la flamme ardente du roman d’amour historique. Parmi ses représentants…
Julia Quinn
L’Américaine Julia Quinn est largement connue et reconnue pour sa série de romans à succès Les Chroniques de Bridgerton, également adapté en émission de télévision. Une série qui, en hommage à Jane Austen, nous plonge au cœur d’une famille de la haute société anglaise à l’époque de la Régence, au début du XIXème siècle. Mais Julia Quinn est aussi Le Quatuor Smyth-Smith, Les Blydon, Les Rokesby Ou Agents de la Couronne. Elle est l’une des auteurs de romans historiques les plus populaires. Des romans appréciés pour leur humour, leurs dialogues vifs et leurs intrigues captivantes.
Lisa Kleypas
C’est l’une des lectures préférées de Julia Quinn… La plume retirée, les romances toujours élégantes, Lisa Kleypas place son univers dans la bonne lignée de Chroniques de Bridgerton. De la Hathaway a La ronde des saisonsdeux de ses meilleurs tourneurs de pages, l’écrivaine américaine joue à merveille avec la haute société londonienne pour déployer action, amour et humour autour de personnages féminins aux caractères forts, indépendants et solidaires.
Diana Gabaldon
La saga Étranger, c’est elle ! La série littéraire aux 50 millions de lecteurs également connue sous le titre Chardon et tartan, celui du premier tome de la série. Une œuvre unique, à la frontière des genres entre roman d’amour, roman historique et récit fantastique. Diana Gabaldon nous fait littéralement voyager dans le temps entre l’Écosse moderne de 1945 et celle du XVIIIe siècle. Ou quand une infirmière de guerre et futur chirurgien tombe amoureuse d’un guerrier des Highlands.
Julie Garwood
L’Écosse occupe également une place importante dans l’œuvre de Julie Garwood. A travers ses récits empreints de mystère et d’aventures, entre intrigues, vengeances et luttes de pouvoir, elle s’est bâtie une solide réputation de conteuse – un mérite que l’écrivaine attribue à ses origines irlandaises. Ses romances historiques, toujours très piquantes, nous entraînent au cœur de l’Écosse médiévale (Le secret de Judith) mais elle ne se prive pas, d’ailleurs, de varier les plaisirs en allant aussi planter ses aventures romantiques dans l’essentielle Angleterre du XIXème siècle (Un ange maléfique Ou Désir rebelle) ou encore au coeur du Montana (Les frères Clayborn)
Tessa Oser
Tessa Dare figure souvent en tête des listes de best-sellers du New York Times. Son moment d’abandonpremier volume de sa série à succès Les jeunes filles de Spindle Cove, lui a valu le RITA Award en 2012 pour la meilleure romance historique, catégorie Régence. Mais Tessa Dare est aussi Les héritières ou sa toute première saga, Trois destinsinitié par un premier tome très remarqué, L’impulsifqui est devenu un classique du genre.
