La Foire du livre de Trois-Rivières accorde cette année une place particulière à la littérature autochtone, tandis que les Éditions Hannenorak présentent depuis jeudi un kiosque où il est possible de se procurer de nombreux livres écrits par des auteurs autochtones.
Parmi les nombreux visiteurs venus pour le début de la Foire du livre, plusieurs ont également eu l’occasion de visiter le stand de l’éditeur à l’honneur, celui des Éditions Hannenorak, qui permet d’acheter de nombreux livres qui proviennent d’auteurs autochtones.
Raphaëlle Martineau est la coordonnatrice adjointe de l’organisme. Je lis des indigènes, qui favorise les rencontres interculturelles avec la littérature autochtone. Elle se réjouit de l’effet que peut avoir la promotion de cette littérature, notamment auprès des jeunes.
Il s’agit de créer un engouement pour la lecture chez les jeunes, de les inspirer et de les motiver, de leur donner des idées, puis peut-être même de les encourager à le faire aussi, car les peuples autochtones ont de très belles histoires, une littérature riche.
elle explique.
Mme Martineau que sensibiliser les lecteurs aux histoires autochtones peut aider à briser les stéréotypes.
Il s’agit de constater que les peuples autochtones, quel que soit leur âge, ne sont pas seulement des histoires du passé. Ils ont des histoires à raconter, ils ont des personnages qu’ils ont créés
elle dit.
L’écrivaine Judith Carnes, originaire de la Communauté de Mashteuiatsh au Lac-Saint-Jean, se réjouit de la présence accrue des auteurs autochtones dans le choix des lecteurs qui visitent le Salon du livre.
J’ai plaisir à rencontrer des gens, à faire des dédicaces, à parler de ce que je fais, non seulement de moi-même, mais aussi de découvrir ce que font les autres. Parce qu’il y a beaucoup d’auteurs autochtones au Québec, il y en a de plus en plus
elle dit.
Elle se félicite de la place croissante de la littérature autochtone dans les rayons.
C’est sûr qu’il y a 10, 15 ans, on entendait très peu parler de nous. Mais il y a des gens qui ont travaillé très, très dur pour faire connaître la littérature. C’est donc un mouvement d’entraînement. […] plus on s’y intéresse, plus les auteurs ont la chance d’émerger
Elle ajoute.
Rejoignez les communautés autochtones
En plus de cet espace au sein de la Foire du livre, l’organisation a tenté cette année d’atteindre la jeunesse autochtone au sein des communautés elles-mêmes. Les communautés de Manawan, Wemotaci et Opitciwan ont bénéficié d’une visite de la foire afin que les jeunes soient exposés à la littérature autochtone.
Il s’agissait de mettre à la disposition de ces populations une quantité substantielle de livres à l’achat. Nous ne les donnons pas, mais nous les mettons à disposition. Et puis aussi mettre en contact les jeunes des écoles avec des modèles que nous voulons être des créateurs positifs
il a dit.
Les Éditions Hannenorak accordent une place privilégiée aux livres d’auteurs autochtones au Salon du livre de Trois-Rivières.
Photo : Radio-Canada / Alexandre Painchaud
Il souligne que ces communautés n’ont pas accès à une librairie sur leur territoire, et qu’il y a donc peu d’occasions d’être en contact avec des créateurs littéraires.
Ces auteurs ont visité les trois communautés, dont quatre sont issues des Premières Nations. Ils sont allés à la rencontre des élèves du primaire et du secondaire pour parler de leur métier
il ajoute.
La littérature est toujours un moyen de construire un pont entre soi et le monde de quelqu’un. Alors, construisez un pont entre vous et le monde des premiers peuples
conclut-il.