Trois juges ont condamné mercredi la grâce accordée par le président américain Donald Trump aux personnes jugées coupables de l’assaut du Capitole, siège du Congrès, le 6 janvier 2021. “Aucune grâce ne peut changer la tragique vérité”, a lancé l’un d’eux.
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23 janvier 2025 – 03h45
(Keystone-ATS) La décision du président Trump lundi soir « ne peut effacer le sang, les excréments, la terreur que la foule a laissé derrière elle » ni « ne peut réparer la brèche dans la tradition sacrée américaine de transition pacifique du pouvoir », a-t-il déclaré. » a ajouté dans un commentaire sur l’ordonnance d’abandon des poursuites contre un émeutier, la juge fédérale de la capitale des États-Unis, Tanya Chutkan.
A peine investi lundi, M. Trump a signé à la Maison Blanche un décret graciant quelque 1.270 personnes, qu’il a qualifiées d'”otages”, reconnues coupables de l’assaut du Capitole lors de la certification il y a quatre ans de la victoire de Joe Biden. À cela s’ajoutent 14 membres des mouvements d’extrême droite Oath Keepers et Proud Boys, dont les peines ont été commuées en peines de prison déjà purgées.
-Depuis lors, les procureurs par intérim de Washington ont abandonné des charges par dizaines contre des accusés toujours en attente de jugement, dans ce que la police et les élus ont qualifié de « trahison ».
« L’impunité » dénoncée
Deux autres juges fédéraux de Washington, qui avaient présidé les procès des agresseurs du Congrès, ont également dû valider mercredi l’abandon des poursuites, tout en condamnant fermement ces grâces.
La juge Beryl Howell a ainsi balayé toute base factuelle permettant d’abandonner les charges, contestant ce que le président Trump considérait comme une « grave injustice nationale infligée au peuple américain ». Le magistrat a dénoncé « l’impunité », une « perspective dangereuse » que « des comportements contraires à la loi se reproduisent à l’avenir » et une « atteinte à l’État de droit ».
Enfin, sa collègue Colleen Kollar-Kotelly a elle aussi estimé qu’effacer une procédure judiciaire et gracier les agresseurs « ne changera pas la vérité sur ce qui s’est passé le 6 janvier 2021 ».
Elle s’est réjouie que « des milliers de vidéos, comptes rendus de procès, verdicts et commentaires judiciaires soient préservés pour l’avenir ». Ce sont toutes des données « immuables » qui constituent la vérité, a-t-elle conclu.
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