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L’UE envisage un « accord » avec Trump sur la défense européenne en échange d’une paix commerciale

L’Union européenne veut proposer à Donald Trump d’investir davantage dans sa défense mais lui demande en échange de ne pas déclencher de guerre commerciale, a déclaré lundi Stéphane Séjourné, vice-président de la Commission européenne, chargé de la stratégie industrielle.

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“Nous ne pouvons pas mener une guerre commerciale et en même temps construire une Europe de la défense”, a-t-il déclaré sur Inter.

“L’accord avec les Etats-Unis est oui pour un désengagement” de la défense européenne “et pour construire des garanties de sécurité européennes en plus de l’OTAN, mais nous ne pouvons pas le faire avec une guerre commerciale à nos portes.” Et les budgets nationaux ne sont pas capables d’augmenter le budget de la défense à 3 % (du PIB) partout », a-t-il déclaré.

“Nous ne pourrons pas nous organiser efficacement, notamment sur le front de l’Est, si nous avons en plus une guerre commerciale qui nous coûte énormément”, a insisté Stéphane Séjourné, évoquant l’aide à l’Ukraine. .

A la question d’une réponse européenne « par la force » à une guerre commerciale, le commissaire européen a réagi avec prudence : « Je ne peux pas vous répondre ». Les Européens eux-mêmes souffriraient en cas d’augmentation des droits de douane sur les produits américains et “la balance commerciale avec les Etats-Unis est très favorable aux Européens”, a-t-il souligné.

« Il y a deux stratégies possibles, une approche offensive ou une approche défensive. Nous pouvons avoir une réponse sur les droits de douane mais ce sont les Européens qui paieront”, a-t-il poursuivi, prenant le cas des entreprises européennes qui achètent des pièces détachées à Boeing.

“Nous devons être offensifs et peut-être même radicaux si nécessaire”, a-t-il néanmoins déclaré.

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Il a également évoqué une « approche défensive qui consiste à réorienter un certain nombre d’achats dans le monde », par exemple « en suspendant les approvisionnements en GNL (gaz naturel liquéfié) de l’Azerbaïdjan pour acheter davantage aux Américains ».

« Le monde entier dépend de ce que fera Donald Trump ce soir. Un certain nombre de décrets seront pris. Et je pense que ni les Canadiens, ni les Mexicains, ni nous, ni le reste du monde ne savent exactement ce que contiennent ces décrets », a-t-il conclu.

Donald Trump prévoit notamment d’imposer, à partir du 20 janvier, des droits de douane de 25 % sur tous les produits en provenance du Mexique et du Canada. La Chine pourrait également voir ses impôts augmenter de 10 % et la zone euro est également dans le collimateur.

Enfin, interrogé sur “la bureaucratie” à Bruxelles, M. Séjourné a évoqué des “annonces” qui seraient faites “à partir du 26 février, sur un choc de simplification qui sera massif”.

“Nous maintenons notamment les objectifs climatiques, mais nous modifions le parcours des entreprises pour y arriver, avec une suppression du rapport : nous allons changer beaucoup de choses dans la bureaucratie”, a-t-il promis, sans plus de précisions.

Les décisions sur ces annonces sont encore en discussion, mais la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait déjà promis, lors du sommet européen de Budapest début novembre, une « loi omnibus » pour revoir « ce qui semble excessif » en la forme des textes à visée sociétale, comme la directive CSRD, qui prévoit le reporting extra-financier des entreprises, ou la CS3D.

“Mais (leur) contenu est bon, nous le maintiendrons”, a-t-elle assuré.

 
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