Des dizaines de milliers – 44 000 selon la police – de manifestants qui scandaient des slogans en faveur de Yoon Suk Yeol et dont certains brandissaient des pancartes indiquant « libérez le président » s’étaient auparavant rassemblés devant le tribunal et avaient défilé face à la police.
Quarante manifestants arrêtés
Au total, une quarantaine de manifestants ont été arrêtés à la suite de violences commises notamment contre des membres des forces de l’ordre, a indiqué à l’AFP un responsable de la police locale. Yoon Suk Yeol, qui a plongé la Corée du Sud dans sa pire crise politique depuis des décennies, s’est exprimé pendant 40 minutes devant les juges, a rapporté l’agence de presse Yonhap. Son avocat a déclaré à l’AFP qu’il espérait “restaurer son honneur”.
Il “a donné des explications et a répondu fidèlement sur les faits, les preuves et les questions juridiques”, a déclaré Yoon Kab-keun aux journalistes après l’audience qui s’est terminée au bout d’environ cinq heures. Yoon Suk Yeol a ensuite quitté le bâtiment à bord d’une camionnette bleue du ministère de la Justice en direction du centre de détention de Séoul où il est détenu.
Le Corruption Investigation Office (CIO), qui dirige les enquêtes, a indiqué dans un communiqué que deux véhicules transportant des membres de son équipe avaient été attaqués par des manifestants, « créant une situation dangereuse ». Le CIO « exigera que la police (impose) des sanctions strictes sur la base des preuves recueillies concernant ces actions ».
Un président qui remercie le « patriotisme passionné » de ses partisans
Yoon Suk Yeol a envoyé vendredi une lettre via ses avocats remerciant ses partisans, notamment des chrétiens évangéliques et des YouTubeurs de droite, pour leurs manifestations, rendant hommage à leur « patriotisme passionné ». Samedi, des manifestants, brandissant des drapeaux sud-coréens et américains, ont occupé les principales routes devant le tribunal.
-Le parti de Yoon Suk Yeol est généralement favorable à l’alliance de sécurité américaine avec la Corée du Sud et rejette tout engagement avec la Corée du Nord, dotée de l’arme nucléaire.
La décision du tribunal de maintenir le chef de l’État en détention donne aux procureurs le temps d’officialiser un acte d’accusation pour insurrection, ce qui le rendrait passible de la prison à vie ou de l’exécution s’il est reconnu coupable. Une telle accusation signifierait que Yoon Suk Yeol serait probablement détenu pendant toute la durée de son procès.
Une première
Il est accusé d’avoir déstabilisé son pays en instaurant par surprise la loi martiale le 3 décembre, un coup d’État pourtant rapidement déjoué par les députés, au sein d’un Parlement entouré de militaires. Selon lui, cette mesure visait à protéger la Corée du Sud des « forces communistes nord-coréennes » et à « éliminer les éléments hostiles à l’État ». Il a été arrêté le 15 janvier à sa résidence officielle, une première en Corée du Sud pour un chef d’Etat en exercice.
L’Assemblée nationale a voté le 14 décembre une motion de destitution contre lui, entraînant sa suspension. Cependant, il reste officiellement président, seule la Cour constitutionnelle ayant le pouvoir de lui retirer son titre. Dans cette procédure parallèle aux investigations en cours, ce tribunal a jusqu’à la mi-juin pour le révoquer définitivement ou décider de le réintégrer dans ses fonctions.
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