Les nombreux incendies qui ravagent Los Angeles depuis quatre jours ont fait au moins onze morts, selon un nouveau bilan publié vendredi. Alors que le vent attisant les flammes commence à faiblir, la controverse sur l’efficacité des secours prend de l’ampleur.
Face à la multiplication des pillages dans les zones sinistrées ou évacuées, un couvre-feu a été décrété par les autorités entre 18h00 et 6h00 dans les secteurs de Pacific Palisades et d’Altadena, les plus ravagés.
Compte tenu de l’ampleur des dégâts, le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a demandé vendredi « un examen indépendant et complet » des services de distribution d’eau de la ville. Le responsable démocrate a qualifié de « profondément inquiétant » le manque d’approvisionnement en eau et la perte de pression au niveau des bouches d’incendie au début des incendies, qui ont contribué à leur expansion.
“Nous avons besoin de réponses à ce qui s’est passé”, a-t-il écrit dans une lettre ouverte.
Plus de 10 000 bâtiments détruits
Au moins onze personnes sont mortes dans ces violents incendies et des quartiers entiers de la deuxième plus grande ville des États-Unis d’Amérique ont été dévastés : plus de 10 000 bâtiments ont été détruits et plus de 14 000 hectares ont été perdus. en fumée. “Cela m’a rappelé une scène de guerre, avec des bombardements”, a déclaré le président américain Joe Biden.
Le plus grand incendie, parmi cinq encore actifs, a brûlé plus de 8 000 hectares sur la côte de Malibu et dans le quartier chic de Pacific Palisades, où les pompiers ont déclaré commencer à contrôler les flammes. Parmi ceux qui ont vu leurs maisons détruites se trouvait l’acteur Mel Gibson. Il a déclaré à NewsNation qu’il était dévasté par la perte de sa maison à Malibu.
Le vent a néanmoins faibli vendredi, favorisant l’action des pompiers. De nouvelles évacuations ont cependant dû être ordonnées dans la soirée dans le secteur des Palissades.
Jeudi après-midi, un nouvel incendie s’est déclaré au nord de la résidence principale de Pacific Palisades, près du quartier cossu de Hidden Hills, où vit la starlette Kim Kardashian. Depuis, elle a été largement maîtrisée.
“Une situation toujours très dangereuse”
La situation “reste toujours très dangereuse”, a prévenu Deanne Criswell, de l’agence fédérale de réponse aux catastrophes (FEMA). Dans la mégapole californienne, selon les commandes reçues, les évacuations se comptent par centaines de milliers.
Des militaires ont également été déployés et des dizaines de personnes ont été arrêtées. Avant la décision d’instaurer un couvre-feu, les habitants faisaient office de justiciers et patrouillaient pour protéger ce qui restait de leur quartier.
Bien qu’il soit trop tôt pour connaître l’origine des incendies, des critiques ont émergé quant à la préparation et à la réponse des autorités. La chef des pompiers Kristin Crowley a déclaré à KTTV, filiale de Fox News, qu’ils manquaient “toujours de personnel, de ressources et de financement”.
Les Californiens sont invités par les autorités à économiser l’eau, car certains réservoirs alimentant les bouches d’incendie ont été vidés par la lutte contre les flammes.
Jusqu’à 150 milliards de coûts
Plusieurs alertes d’évacuation ont également été envoyées par erreur sur les téléphones des habitants jeudi et vendredi à Los Angeles. Des messages qui ont amené les autorités à présenter leurs excuses.
L’Autorité fédérale de l’aviation civile (FAA) a annoncé l’ouverture d’une enquête après qu’un drone a heurté et endommagé un avion ravitailleur.
Ces violents incendies pourraient être les plus coûteux jamais enregistrés : AccuWeather estime le total des dommages et des pertes entre 135 et 150 milliards de dollars.
Le président élu des États-Unis, Donald Trump, a diffusé de fausses informations sur son réseau Truth Social, affirmant que la Californie manquait d’eau à cause des politiques environnementales démocrates qui détourneraient l’eau de pluie pour protéger un « poisson inutile ».
“De nombreux démagogues” cherchent à profiter de la désinformation entourant la catastrophe, a réagi l’actuel chef de l’Etat Joe Biden.
Les vents chauds et secs de Santa Ana qui soufflent actuellement sont un classique des automnes et des hivers californiens. Mais ils ont cette fois atteint une intensité jamais vue depuis 2011, selon les météorologues.
Un cauchemar pour les pompiers : la Californie sort de deux années très pluvieuses qui ont donné naissance à une végétation luxuriante, désormais asséchée par un manque de pluie depuis huit mois.
/ATS
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