Le Hamas palestinien et Israël se sont mutuellement accusés mercredi de bloquer les négociations en vue d’un accord de cessez-le-feu et de la libération des otages détenus dans la bande de Gaza, où les deux camps sont en guerre depuis plus d’un an. année.
Publié à 8h40
Mis à jour à 13h25
Le président israélien Isaac Herzog, dont le rôle est essentiellement cérémonial, a appelé le gouvernement de Benjamin Netanyahu à conclure « par tous les moyens à sa disposition » un accord pour la libération des otages.
Des dizaines d’otages sont toujours détenus à Gaza depuis l’attaque du mouvement islamiste Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël, qui a déclenché la guerre dans le territoire palestinien.
Le Hamas a d’abord reproché à Israël d’avoir mis sur la table de « nouvelles conditions » dans les discussions indirectes en cours à Doha depuis plusieurs jours, sous l’égide de médiateurs – Qatar, Egypte, Etats-Unis.
Selon lui, elles concerneraient le retrait des troupes israéliennes de Gaza, le cessez-le-feu, le retour des personnes déplacées et un échange entre prisonniers palestiniens détenus par Israël et otages détenus à Gaza.
Israël n’a mis que quelques minutes à réagir, accusant à son tour le Hamas de « poser de nouveaux obstacles aux négociations ».
“L’organisation terroriste Hamas ment une fois de plus, en revenant sur des points qui avaient fait l’objet d’un accord”, a dénoncé le cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Le Hamas a précisé que les négociations se poursuivaient à Doha, mais ces nouvelles déclarations contrastent avec l’optimisme affiché ces derniers jours pour un accord à Gaza, où 20 personnes sont mortes mercredi dans de nouveaux raids israéliens selon la Défense civile.
« Il est temps de les ramener »
Benjamin Netanyahu a évoqué lundi, avec « prudence », des « progrès » pour un accord sur les otages, confirmé au lendemain du retour en Israël des négociateurs de Doha.
Le Hamas et deux autres groupes palestiniens, le Jihad islamique et le Front populaire de libération de la Palestine, ont déclaré la semaine dernière qu’un accord de cessez-le-feu était « plus proche que jamais » si Israël n’imposait pas de nouvelles conditions.
Malgré d’intenses efforts diplomatiques, aucune trêve n’a été conclue depuis la trêve d’une semaine fin novembre 2023.
L’attaque du 7 octobre a fait 1.208 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels israéliens. Ce jour-là, 251 personnes ont été kidnappées. Parmi eux, 96 restent otages à Gaza, dont 34 déclarés morts par l’armée.
Israël s’est engagé à détruire le Hamas au pouvoir à Gaza et a lancé une campagne militaire dévastatrice qui a tué plus de 45 361 Palestiniens, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement Hamas jugées fiables par l’ONU. Cela a également provoqué un désastre humanitaire dans le territoire palestinien assiégé.
Alors que la fête juive de Hanoukka commençait mercredi, les proches des otages rassemblés à Tel Aviv ont pressé Benjamin Netanyahu de parvenir à un accord.
« Il est temps de les ramener, Netanyahu, c’est à vous de décider. Tout le monde veut les récupérer et est prêt à payer le prix fort, mais il est temps, n’attendez pas », a exhorté Sharon Sharabi, frère de deux otages à Gaza, Eli et Yossi Sharabi, morts en captivité.
« Nouvelle réalité »
Parmi les principaux points de friction entre Israël et le Hamas figurent le caractère permanent du cessez-le-feu et la gouvernance de Gaza après la guerre.
Israël s’oppose à ce que le mouvement palestinien puisse à nouveau diriger le territoire.
“Il n’y aura pas de pouvoir du Hamas ni d’organisation militaire du Hamas ici, mais une nouvelle réalité grâce aux combats qui se poursuivent quotidiennement”, a déclaré le ministre de la Défense Israel Katz.
Il s’exprimait depuis le corridor de Philadelphie, une bande de terre contrôlée par l’armée israélienne le long de la frontière entre Gaza et l’Égypte, qui constitue également un point de friction dans les négociations.
Dans la bande de Gaza, de nouvelles frappes israéliennes ont tué au moins 20 Palestiniens, « dont des femmes et des enfants », a indiqué la Défense civile. L’un d’entre eux a touché des tentes de déplacés à Gaza, selon la même source.
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