Quatre forces politiques pro-européennes sont parvenues lundi à un accord pour former un gouvernement en Roumanie, face à la montée de la droite nationale. Ils ont désigné un seul candidat à la présidentielle après son annulation surprise.
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23 décembre 2024 – 14h44
(Keystone-ATS) “Je nomme Marcel Ciolacu au poste de Premier ministre”, a déclaré le président libéral Klaus Iohannis.
“Je lui souhaite beaucoup de succès pour la nouvelle coalition pro-européenne”, “capable de gérer le calendrier des prochaines élections”, a-t-il ajouté.
“Nous avons un accord politique”, avait annoncé plus tôt M. Ciolacu, leader social-démocrate du gouvernement sortant, reconnaissant que sa tâche ne serait “pas facile” après le récent chaos électoral.
“Notre devoir est avant tout de défendre les valeurs démocratiques au sein de l’Otan”, a-t-il ajouté.
Selon cet accord, la nouvelle majorité issue des élections législatives du 1er décembre emmenée par les sociaux-démocrates du PSD, arrivés en tête avec 22% des voix, sera soutenue par les libéraux du PNL, comme lors du précédent corps législatif.
Mais aussi cette fois par le parti UDMR de la minorité hongroise et par le rassemblement des minorités ethniques (GPMN).
Ce nouveau gouvernement est fragilisé par la montée sans précédent de l’extrême droite dans ce pays du flanc oriental de l’Otan qui joue un rôle crucial dans le soutien à l’Ukraine, avec laquelle il partage une longue frontière.
Car le parti d’extrême droite AUR a récolté 18% des voix aux élections législatives et au total, les trois partis du bloc nationaliste représentent désormais 32% des votants, soit plus du triple du score enregistré en 2020 par AUR, alors seul aux élections législatives. en cours d’exécution.
Candidature unique
D’autant que la formation de cette majorité intervient après un coup de théâtre inédit, l’annulation le 6 décembre de l’élection présidentielle par la Cour constitutionnelle, à deux jours du second tour.
Auparavant, les autorités avaient déclassifié des documents des services de renseignement étayant les accusations du rôle « massif » de TikTok dans la campagne, avec la Russie dans le collimateur, l’UE ouvrant également une enquête.
Au premier tour, le candidat nationaliste Calin Georgescu est arrivé en tête à la surprise générale, balayant les favoris dans les rangs des partis gouvernementaux et provoquant un séisme politique.
Cet ancien haut responsable de 62 ans, critique à l’égard de l’UE, de l’OTAN et de toute aide militaire à l’Ukraine, parlait alors de « coup d’État » et considérait que « la démocratie était en danger ».
« Simulacre de démocratie »
Le nouveau gouvernement roumain devra organiser le vote et les forces politiques majoritaires se sont mises d’accord pour avoir un candidat commun à la présidence.
“Nous avons convenu que ce candidat serait Crin Antonescu”, un ancien président libéral du Sénat âgé de 65 ans, arrivé troisième à l’élection présidentielle de 2009, a déclaré le représentant libéral Ilie Bolojan.
En 2009, Crin Antonescu avait déjà été candidat à l’élection présidentielle et s’était classé troisième. Il a été chef des libéraux entre 2009 et 2014, tout en présidant le Sénat entre 2012 et 2014.
Il a été président par intérim de la Roumanie pendant un mois et demi à l’été 2012.
Dan Tanasa, porte-parole du parti AUR, a dénoncé dans un communiqué une « imposture démocratique », « toutes les procédures ayant été forcées » pour mettre en place « un gouvernement illégitime ».
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