Le gouvernement de François Bayrou sera dévoilé lundi à 18h30, a indiqué l’Élysée, épilogue de dix jours de négociations entre le Premier ministre et Emmanuel Macron, alors que la France réfléchit à la veille des vacances de Noël pour Mayotte, ravagée par un cyclone. . Ce lundi était pourtant une date que l’Élysée et Matignon voulaient éviter en raison de ce deuil national.
La Présidence de la République a annoncé que le secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler listerait la composition du gouvernement à 18h30. Auparavant, le Premier ministre est attendu à 16h30 au centre interministériel de crise de Mayotte, au ministère. de l’Intérieur, à proximité immédiate du palais présidentiel.
Une minute de silence a été observée dans tout le pays à 11 heures en hommage aux victimes de la catastrophe, dont le bilan provisoire s’élève à 35 morts et 2 500 blessés.
Le leader centriste, 73 ans, quatrième Premier ministre en 2024, espère composer un gouvernement de poids lourds, capable d’éviter la censure, avec des personnalités de droite, du centre et de gauche.
Son entourage a annoncé dimanche que le Premier ministre était en train de « procéder aux derniers ajustements de son gouvernement ». Plusieurs échanges téléphoniques avec Emmanuel Macron ont eu lieu dimanche, ainsi qu’un entretien dans la soirée à l’Elysée.
«Ça avance. (…) La structuration des grands pôles ministériels est figée”, a assuré ce week-end le président des députés MoDem, Marc Fesneau, proche de François Bayrou, confirmant que la liste complète du gouvernement devrait être présentée “en un seul temps”. et « avant Noël ».
Il reste peu de monde
Mais la composition d’un gouvernement répond à un dosage subtil qui doit notamment respecter les équilibres politiques, la parité entre hommes et femmes, et les susceptibilités des peuples. Surtout, les ministres devront préparer en urgence un budget pour 2025, sous la pression des oppositions et des marchés financiers.
Les noms de l’ancienne Première ministre Elisabeth Borne ou de l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sont évoqués pour rejoindre l’équipe de François Bayrou, tout comme celui de Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France et figure de droite Les Républicains ( LR) fête.
Ce dernier, cité pour la Justice, est un irritant pour le Rassemblement national, qu’il combat depuis longtemps. D’autant que Marine Le Pen attend son jugement, avec une éventuelle inéligibilité, dans le procès des assistants du Parlement européen.
« Qui comprend ce que veut faire François Bayrou ? A part recycler ceux qui ont commis des erreurs», a déclaré dimanche le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu sur BFMTV, rappelant néanmoins que le groupe d’extrême droite n’allait «pas voter une motion de censure immédiate».
Quant à Gérald Darmanin, ex-LR rallié à la macronie, il a postulé publiquement au Quai d’Orsay où souhaiterait séjourner l’actuel ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (MoDem).
A gauche, l’ancien ministre socialiste François Rebsamen, 73 ans, s’est annoncé dimanche dans La Tribune qu’il était “prêt” à rejoindre le gouvernement, vantant sa “relation de confiance” de longue date avec François Bayrou.
Mais rien ou presque ne filtre d’autres personnalités de gauche qui pourraient être tentées de rejoindre François Bayrou.
Le Parti socialiste a formellement refusé de participer au gouvernement et son chef Olivier Faure a quitté Matignon déçu jeudi dernier, se disant “consterné par la pauvreté de ce (qui a été) proposé” et n’excluant pas de censurer le tout nouveau Premier ministre. ministre, allié depuis le début d’Emmanuel Macron.
Parmi les sortants, Catherine Vautrin (Territoires), Rachida Dati (Culture) et Sébastien Lecornu (Armées) devraient rester, probablement dans les mêmes portefeuilles.
Samedi soir, le chef de file des députés Les Républicains Laurent Wauquiez a confirmé à ses troupes qu’il s’acheminait vers une participation de son parti au gouvernement, sous réserve d’engagements écrits du Premier ministre « avec des précisions sur la feuille de route », notamment budgétaire. . Il avait toutefois indiqué qu’il ne rejoindrait pas lui-même l’équipe Bayrou après avoir aspiré à prendre le portefeuille des Finances.
En revanche, le ministre de l’Intérieur sortant Bruno Retailleau est bien parti pour rester.
La base gouvernementale centriste serait ainsi finalement assez proche de celle du LR Michel Barnier, renversé le 4 décembre par une motion de censure de l’Assemblée nationale, après trois mois de mandat.
(AFP)
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