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demandes d’acquittements au procès de l’assassinat de Samuel Paty

Des acquittements ont été demandés mercredi par les avocats de Brahim Chnina et Abdelhakim Sefrioui, les deux hommes accusés d’avoir lancé « une fatwa numérique » contre l’enseignant Samuel Paty, décapité le 16 octobre 2020 par Abdoullakh Anzorov, abattu peu après les faits par la police. police.

Les avocats de Naïm Boudaoud, ami de l’agresseur et l’un des deux accusés poursuivis pour complicité d’assassinat terroriste, ont également demandé l’acquittement de leur client.
Je sais que je porte la voix d’un homme innocent», a déclaré Hiba Rizkallah, l’une des avocates du jeune homme de 22 ans qui risque la prison à vie.

Il n’y a pas de lien direct ou indirect

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a souhaité que le délit visant Naïm Boudaoud soit réduit, au grand désarroi des parties civiles, en retenant contre lui la seule association de malfaiteurs terroriste (AMT) et en demandant une peine de 14 ans de réclusion. . Mais le tribunal n’est pas tenu de suivre les réquisitions du procureur de la République. “Il n’y a aucun lien direct ou indirect entre Abdelhakim Sefrioui et Abdoullakh Anzorov», avait auparavant soutenu Colomba Grossi, l’un des avocats du prédicateur islamiste Abdelhakim Sefrioui.

Je suis conscient que dans le cas, (Abdelhakim Sefrioui) n’est pas le bon gars (…) Il n’a pas l’air sympa et ça n’aide pas», a reconnu Ouadie ElHamamouchi, un autre avocat du prédicateur.

Il n’y a rien de terroriste chez Brahim Chnina», avait déjà plaidé mardi soir Nabil El Ouchikli, l’un des conseillers du père de l’écolière dont le mensonge a déclenché la «campagne de haine“contre le professeur d’histoire-géographie.”Quel est le but de cet essai ? Est-ce que c’est le symbole ? Est-ce que cela entre dans l’histoire ? Est-ce qu’il répare les victimes ? Est-ce que cela apaise l’opinion publique ? S’il vous plaît les médias ? Ou est-ce en train de juger Brahim Chnina ?», a demandé une autre de ses avocates, Louise Tort.

Le Pnat a requis lundi 10 ans de réclusion criminelle, dont une période de sûreté aux deux tiers, contre le Marocain Brahim Chnina, 52 ans, poursuivi pour association de malfaiteurs terroriste (AMT), ainsi qu’une interdiction de séjour sur le territoire français (ITF).

Contre Abdelhakim Sefrioui, 65 ans, vétéran du militantisme islamiste, fondateur de l’association pro-Hamas (aujourd’hui dissoute) « Collectif Cheikh-Yassine », également poursuivi pour l’AMT, le parquet a requis 12 ans de réclusion criminelle avec également une peine des deux tiers. période de sécurité.

L’AMT est passible de 30 ans d’emprisonnement.

“Trop gros pour lui”

Dans sa loge, Brahim Chnina, qui paraît bien plus âgé que son âge, semble recroquevillé sur lui-même. “Il est écrasé par l’horreur du crime trop grand pour lui», explique Me Tort.

Les 7 et 8 octobre 2020, Brahim Chnina a publié des messages et une vidéo dénonçant Samuel Paty comme « malade ». Il n’a pas hésité à communiquer le nom du professeur et l’adresse de son collège sur les réseaux sociaux.

M. Sefrioui a réagi à ses messages dans la soirée du 7 octobre et s’est rendu le lendemain avec Brahim Chnina au collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) pour demander des sanctions contre Samuel Paty. Il a lui-même publié une vidéo où le professeur est traité de « voyou ».

Cependant, ont souligné les avocats des deux hommes, ils ne connaissaient pas Abdoullakh Anzorov et ne l’avaient jamais rencontré. L’avocat de Sefrioui a noté que «rien ne prouve» que l’attaquant a vu la vidéo mise en ligne par son client.

Dès lors, se demande la défense, le délit d’association de malfaiteurs terroriste peut-il être appliqué à l’encontre de ces deux accusés ? Pour le procureur de la République, l’AMT accusée des deux hommes est constituée parce que leur campagne numérique contre Samuel Paty était «concerté“et constituait un”ciblage viral et violent du professeur“même si la menace terroriste a été ravivée par la republication des caricatures de Mahomet par Charlie Hebdo, en septembre 2020, à l’occasion de l’ouverture du procès des attentats de janvier 2015 contre la rédaction de l’hebdomadaire satirique et du magasin Hyper Kascher.

Brahim Chnina est un père qui croyait en sa fille. Ce n’est pas un crime. Sa vidéo n’est pas un crime», assure Frank Berton, un autre avocat de l’accusé, qui fait appel au «courage“de la cour d’assises spéciale de Paris pour acquitter son client.”Soit vous cédez à l’opinion publique et à son entourage, soit vous faites ce qu’il y a de plus dur, c’est-à-dire juger. Juger un tel homme, que nous voulons voir comme un terroriste“insiste Me Berton.

Samuel Paty est mort du terrorisme et acquitter Abdelhakim Sefrioui n’y changera rien», a souligné pour sa part Vincent Brengarth, un autre avocat du prédicateur. Les plaidoiries finales de la défense sont prévues jeudi matin avant que le tribunal ne se retire pour délibérer.

Le verdict est attendu vendredi.

 
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