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Les Houthis du Yémen, prochains alliés puissants de l’Iran ?

Soutien militaire aux milices chiites irakiennes de l’Axe iranien de la résistance contre Israël

Les Houthis du Yémen, quant à eux, ont traversé cette année de guerre sans subir de revers majeurs. Au contraire, leurs attaques en mer Rouge ont impacté significativement le commerce maritime mondial pendant plusieurs mois, et ont fait de ce groupe local, longtemps marginalisé, un acteur régional influent et l’un des principaux défenseurs de la cause palestinienne. Au point de devenir le prochain allié fort de l’Iran ?

Une menace pour Israël ?

Alliés pratiques du Hamas, les Houthis ont été le premier partenaire de l’Iran à tirer un missile balistique de moyenne portée sur Israël en novembre 2023 – un acte que l’Iran lui-même n’avait pas encore décidé de commettre, après plus de 40 ans d’opposition à Israël. Depuis le début du conflit, la milice yéménite a lancé plus de 200 missiles de croisière et drones contre le territoire israélien, selon les données de l’armée israélienne. Pour la plupart sporadiques et peu efficaces, ces attaques ont néanmoins causé la mort d’un civil en juillet 2024, tué par une explosion en plein centre de Tel-Aviv.

Après le lancement de plusieurs missiles balistiques Houthis vers Israël ces dernières semaines, Tsahal envisage désormais un «attaque importante« contre le Yémen, a déclaré début décembre un haut responsable israélien à la chaîne publique Kan 11. »Je pense qu’une intervention israélienne contre les Houthis est possible, car pour le moment l’Iran a du mal à protéger ses mandataires.», estime Pascal Ausseur, directeur général de la Fondation méditerranéenne d’études stratégiques (Fmes) et ancien amiral de l’armée française. ““Maintenant, l’Axe de la Résistance est plus ou moins constitué des milices chiites irakiennes et des Houthis, et Israël a montré qu’il voulait profiter de cette période de vide géopolitique.”

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Ces frappes seront-elles vraiment efficaces ? Difficile de ne pas évoquer l’opération.Tempête décisive», lancée par l’Arabie saoudite contre les Houthis en 2015. Un échec militaire retentissant s’apparentant à un bourbier inextricable pour Riyad, et ayant provoqué l’une des pires crises humanitaires au monde. “Contrairement au Hezbollah ou aux milices chiites syriennes ou irakiennes, les Houthis ont une structure tribale, très réticulaire et donc plus difficile à frapper. Ils ont une structure décentralisée, les sites de lancement sont très dispersés, donc il n’y a pas de centre névralgique à atteindre. » explique M. Ausseur.

La priorité irakienne

Dès lors, les Israéliens pourraient «menacer plutôt les approvisionnements iraniens arrivant par voie maritime » ou “détruire complètement leurs ports d’approvisionnement afin d’interrompre le flux d’approvisionnement en pièces détachées. Une stratégie néanmoins vorace en munitions et »disproportionné“selon Pascal Ausseur parce que”Tel Aviv ne considère pas les Houthis comme une menace prioritaire« . Situées à plus de 2 000 km du territoire israélien, les forces Houthis peinent à frapper efficacement Israël et leurs attaques en mer Rouge n’affectent que légèrement son économie.

Relativement indépendantes sur le plan militaire, les milices yéménites pourraient néanmoins être incitées à faire profil bas par le parrain iranien. C’est d’ailleurs désormais l’un des derniers atouts de l’Iran.dans une posture défensive« face à ses ennemis régionaux et pour qui »l’heure est plutôt à maintenir ce qui peut l’être« . “Je ne vois pas les Iraniens revenir sur la contre-attaque pour le moment. Ou donner le feu vert aux Houthis pour mener des attaques contre Israël, ce qui les ferait prendre des risques pour un gain relativement minime.», juge le vice-amiral de l’escadron.

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Désormais, ce serait plutôt à Téhéran de «maintenir autant que possible“son réseau de proxys pour avoir”une monnaie d’échange lors d’éventuelles négociations« . Mais surtout » éviter à tout prix la déstabilisation de l’Irak», limitrophe d’une Syrie désormais dirigée par une organisation salafiste ouvertement hostile à la République islamique et à ses intérêts au Moyen-Orient. Et Pascal Ausseur conclut que «si un califat sunnite est établi [à Damas] et reprend le pouvoir, il est possible que cela ait un écho en Irak, où toute une population sunnite est prête à reprendre les armes contre les chiites« .

 
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