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En Corée du Sud, la Cour constitutionnelle lance l’examen de la destitution du président déchu

L’ancien procureur vedette a stupéfié le pays en déclarant par surprise cet état d’urgence et en envoyant l’armée au Parlement afin de le museler, avant de devoir faire marche arrière à peine six heures plus tard sous la pression de l’Assemblée nationale et des manifestants.

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“La première réunion de délibération concernant la requête en impeachment (de Yoon Suk-yeol, NDLR) a débuté à 10 heures (2 heures du matin en Suisse)”, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la Cour.

Han Duck-soo s’engage à assurer une “gouvernance stable”

La Cour constitutionnelle dispose d’environ six mois pour se prononcer sur la validité de cette requête en impeachment. Si elle le confirme, Yoon Suk-yeol sera destituée et une élection présidentielle devra avoir lieu d’ici deux mois. Le gagnant sera investi le lendemain du résultat, sans la période de transition habituelle.

Durant cette période pouvant aller jusqu’à huit mois, le Premier ministre Han Duck-soo assurera l’intérim. Dans ses premiers mots en tant que dirigeant intérimaire, il s’est engagé à faire tout son possible pour assurer une « gouvernance stable ».

Le président de la Cour, Moon Hyung-bae, a promis peu après le vote une « procédure rapide et équitable ».

Lee Jae-myung favori en cas de nouveau vote

Selon la plupart des experts, l’issue du scrutin ne fait guère de doute, tant les violations de la Constitution et de la loi reprochées à Yoon Suk-yeol sont flagrantes.

La Cour constitutionnelle compte normalement neuf juges, mais trois d’entre eux ont pris leur retraite en octobre sans être remplacés, en raison de l’impasse politique dans laquelle se trouve le pays. Six voix étant nécessaires pour entériner une destitution, un jugement unanime sera nécessaire pour révoquer Yoon Suk-yeol.

Le chef de l’opposition Lee Jae-myung a déclaré dimanche qu’une décision rapide était “le seul moyen de limiter les troubles nationaux et d’alléger les souffrances du peuple”.

Star politique empêtrée dans des affaires qui pourraient lui coûter son élection, Lee Jae-myung fait figure de favori parmi les analystes en cas de nouvelle élection. En 2022, il a perdu contre Yoon Suk-yeol avec la marge la plus étroite de l’histoire de la Corée du Sud.

Lee Jae-myung a été reconnu coupable en novembre de violation des lois électorales, mais le verdict a été suspendu. S’il est reconnu coupable, il ne pourra plus comparaître. S’il était toutefois élu avant la décision, les débats seraient interrompus, en raison de l’immunité présidentielle.

Pyongyang qualifie le président sud-coréen de chef de la rébellion

Yoon Suk-yeol fait l’objet d’une enquête pénale pour « rébellion », un crime théoriquement passible de la peine de mort, et n’est plus autorisé à quitter le pays. L’impopulaire dirigeant déchu, 63 ans, a « refusé » de comparaître devant le tribunal dimanche, les procureurs ayant annoncé qu’ils le convoqueraient une seconde fois.

Lire : Yoon Suk-yeol, le président impopulaire qui a conduit la Corée du Sud dans une embardée démocratique

Si sa destitution est confirmée, il deviendrait le deuxième président sud-coréen officiellement démis de ses fonctions, après Park Geun-hye en 2017 – tombée pour corruption. Il existe cependant un précédent inverse. En mars 2004, les députés ont également adopté une motion de destitution contre Roh Moo-hyun, mais celle-ci a été invalidée deux mois plus tard par la Cour constitutionnelle.

La Corée du Nord, qui tarde à réagir depuis le début des troubles chez son voisin, a qualifié lundi Yoon Suk-yeol de « chef de la rébellion », selon l’agence officielle KCNA. Comme à son habitude, Yoon Suk-yeol a également été qualifié de « marionnette » par les médias d’État nord-coréens, qui le considèrent comme étant sous la coupe des États-Unis.

 
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