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de nouveaux contrôles font des ravages aux frontières

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Camions de marchandises au poste frontière de Sevington, Royaume-Uni, le 30 avril 2024. CHRIS J. RATCLIFFE / REUTERS

Ce jour-là d’octobre, le chauffeur du camion comptait passer au maximum quatre à cinq heures au poste frontière de Sevington, dans le Kent (Royaume-Uni), pour récupérer son chargement de produits frais en provenance de Belgique. Mais plus de vingt-quatre heures plus tard, il était toujours là. “Il n’a reçu aucune information, aucun repas ni accès à une douche”» déclare Phil Pluck, qui dirige l’association faîtière de la chaîne du froid au Royaume-Uni, la Cold Chain Federation. Lorsqu’il est finalement arrivé à destination, l’acheteur de la marchandise a refusé sa cargaison, arguant qu’elle s’était abîmée en attendant.

Ce type de mésaventure est devenu monnaie courante. Depuis le début de l’année, le pays a instauré de nouveaux contrôles à ses frontières, dans le cadre du Brexit, sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE), entrée en vigueur le 31 janvier 2020. Depuis février, certains produits d’origine animale L’origine (fromages au lait cru, œufs, viandes, poissons) et l’origine végétale (fleurs coupées, plantes destinées à la culture de fruits ou de légumes, graines) en provenance de l’UE doivent obtenir un certificat sanitaire avant leur exportation.

« Nous avons dû avancer nos commandes de quarante-huit heures pour laisser le temps à nos fournisseurs d’obtenir ce document, explique Cécile Da Silva, responsable de la comptabilité à La Fromagerie, une mini-chaîne de magasins basée à Londres. Dans certains cas, nous avons dû embaucher un agent pour les aider. » Le certificat doit être signé par un vétérinaire, qui peut procéder à une inspection physique s’il le souhaite.

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A cela s’ajoutent des pré-notifications qui doivent être adressées aux autorités avant l’arrivée des produits sur le sol britannique. La charge administrative est telle que La Fromagerie lui consacre désormais un poste à temps plein, réparti entre quatre employés.

Récolte en danger

Début mai, le gouvernement a renforcé le système avec des inspections physiques aux postes frontières. Mais il n’y a pas assez d’inspecteurs, les laboratoires manquent et les systèmes informatiques ne sont pas prêts. « Résultat, seulement 1 à 2 % des chargements sont contrôlés »dit M. Pluck. Dans certains cas, des échantillons ont dû être envoyés à des laboratoires en Allemagne.

Les rares inspections qui ont lieu se déroulent dans le chaos. « Seul le poste frontière de Sevington dispose d’inspecteurs qui peuvent effectuer des contrôles après 17 heures et le week-end., détaille Nigel Jenney, qui dirige l’association faîtière Fresh Produce Consortium. Sachant que la plupart des importations de produits frais s’effectuent de nuit, afin qu’ils puissent être acheminés tôt le matin vers les marchés de gros, cela oblige tous les camions à passer par là, créant un goulot d’étranglement. » L’attente peut s’étendre jusqu’à quatre-vingt-seize heures, un désastre pour les denrées périssables.

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