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son journal incarnait « la liberté et la défense de la démocratie »

Lire aussi : A Hong Kong, 45 peines de prison dans le grand procès de l’opposition

Critique des dirigeants chinois

Les pays occidentaux et les organisations de défense des droits de l’homme insistent pour la libération du fondateur du journal Pomme Quotidiennepoursuivi pour des articles soutenant les manifestations pro-démocratie massives, parfois violentes, de 2019, et pour avoir critiqué les dirigeants chinois.

Les médias incarnaient les « valeurs fondamentales du peuple de Hong Kong (…), l’État de droit, la liberté, la défense de la démocratie », a témoigné mercredi Jimmy Lai, s’exprimant pour la première fois depuis son arrestation en 2020.

Dans nos archives : A Hong Kong, arrestation d’un patron de presse protestataire

“Plus nous en savons, plus nous sommes libres”, a ajouté l’homme d’affaires, qui a investi dans le monde des médias pour, affirme-t-il, “contribuer à la défense de la liberté”. Il a déclaré qu’il s’opposait à la violence et à l’indépendance de Hong Kong, quelque chose de « trop fou pour y penser ». Jimmy Lai a salué le public et a témoigné debout, flanqué de quatre policiers.

Le témoignage de Jimmy Lai intervient au lendemain de la condamnation pour « subversion » de 45 militants pro-démocratie à des peines allant jusqu’à dix ans de prison, à l’issue du procès d’opposants le plus massif organisé dans la métropole livrée à la Chine par la Chine. Royaume-Uni en 1997.

Incarcéré depuis 2020

Jimmy Lai est détenu depuis décembre 2020, ce qui suscite des inquiétudes quant à son état de santé. Son incarcération préventive, “simplement parce que son journal a osé critiquer le gouvernement (…), reflète la désintégration du respect des droits de l’homme à Hong Kong”, a dénoncé lundi Sarah Brooks, directrice du programme Chine d’Amnesty International.

Hong Kong et Pékin ont réfuté toute critique sur l’affaire et la diplomatie chinoise a déclaré mercredi considérer le magnat des médias comme “un agent et un laquais des forces opposées à la Chine”. Le Hongkongais fait face à un chef d’accusation de « complot en vue de publier des publications séditieuses » et à deux autres pour complot en vue de « collusion avec des forces étrangères ».

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Accusation de collusion avec des pays étrangers

Apple Daily a fermé ses portes en 2021. L’accusation accuse Jimmy Lai et six dirigeants du journal de l’avoir utilisé pour « encourager l’opposition au gouvernement » et « faire preuve de collusion avec des pays étrangers ».

L’accusation allègue que Jimmy Lai a appelé à plusieurs reprises les États-Unis et d’autres pays à imposer des sanctions ou à se lancer dans « d’autres activités hostiles » contre la Chine et Hong Kong. Le magnat a toutefois affirmé mercredi qu’il n’avait « jamais » demandé à des contacts internationaux de prendre des mesures ou d’influencer la politique étrangère. Il a reconnu avoir appelé en 2019 le vice-président américain Mike Pence à “se prononcer en faveur de Hong Kong”, mais a précisé ne pas appeler à l’action, soulignant que c’était “hors de portée”.

Il est également accusé d’avoir aidé deux jeunes militants à faire pression pour des sanctions contre Pékin par le biais du groupe militant « Stand With Hong Kong ». Les six dirigeants du journal et les deux militants ont plaidé coupables. Cinq d’entre eux ont témoigné contre Jimmy Lai.

Lire aussi : « Apple Daily », dernier souffle démocratique à Hong Kong

Jimmy Lai “mérite notre admiration”, a déclaré mercredi à l’AFP un retraité de 80 ans sous une pluie battante devant le tribunal. “Il a beaucoup d’argent, il aurait pu partir à tout moment, mais il ne l’a pas fait.”

Une « priorité » pour Londres

Le mois dernier, le Premier ministre travailliste britannique Keir Starmer a déclaré que Jimmy Lai, de nationalité britannique, était « une priorité » pour son gouvernement. Un fils de l’homme d’affaires a réclamé un soutien « beaucoup plus fort » de la part de Londres, craignant que la santé de son père ne « se détériore ». Robertsons, un cabinet d’avocats représentant Jimmy Lai au procès, a affirmé qu’il « avait reçu des soins médicaux appropriés » et avait « accès à la lumière du jour par les fenêtres » à l’extérieur de sa cellule.

Un groupe d’avocats a déposé plusieurs plaintes auprès des Nations Unies concernant la détention arbitraire et l’isolement prolongé des accusés. Dimanche, le gouvernement de Hong Kong a condamné le groupe pour « diffusion de fausses informations », affirmant que Jimmy Lai lui-même avait demandé à être séparé des autres détenus.

 
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