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Les adultes dans la salle

Personne, même au Canada, n’a intérêt à ce que la deuxième présidence de Donald Trump soit un échec – et encore moins au chaos qui a caractérisé son premier mandat.


Publié à 1h12

Mis à jour à 6h00

C’est pourquoi tout le monde ne peut que se réjouir que sa directrice de campagne, Susie Wiles, ait accepté de devenir sa chef de cabinet, la première femme à occuper ce poste.

Car elle a posé ses conditions : c’est elle qui décidera qui entre dans le Bureau Ovale et qui doit en sortir. “Les clowns ne pourront plus entrer à la Maison Blanche comme ils le souhaitent”, a-t-elle déclaré. Et M. Trump aurait dit qu’il était d’accord !

Cela pourrait faire toute la différence entre un deuxième mandat réussi et un premier mandat qui s’est terminé dans le chaos.

Plusieurs livres ont été écrits sur la première présidence de M. Trump. Ils disent tous la même chose : la majorité des conseillers du président étaient des personnes compétentes et expérimentées. « Les adultes dans la salle », comme on dit souvent.

Le problème était que dès qu’ils quittaient le Bureau Ovale, un vieil ami du président entrait, comme Rudy Giuliani, Roger Stone, Paul Manafort ou Michael Flynn. Tous des gens d’assez mauvais jugement, qui ont tous fini par avoir des démêlés avec la justice et qui d’ailleurs ont tous obtenu une grâce présidentielle.

Cependant, il était bien connu que la dernière personne qui parlait à M. Trump finissait souvent par gagner et annuler la décision réfléchie suggérée par ses conseillers.

Si les « clowns » ne peuvent plus accéder au président de cette manière, ce sera un grand pas vers une présidence normale. Et nous ne pouvons pas minimiser le rôle du chef de cabinet de la Maison Blanche dans cette situation.

Mais Mmoi Wiles aura encore quelques problèmes délicats à résoudre dans les semaines à venir. Par exemple, quels rôles donner aux personnes qui ont soutenu M. Trump durant cette campagne et qui s’attendent à un certain retour de faveur ?

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PHOTO ANGELA WEISS, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Elon Musk prononce un discours lors du rassemblement au Madison Square Garden à New York le 27 octobre.

Au premier rang, Elon Musk, qui fut le plus gros contributeur à sa caisse électorale. Nous parlons de plus de 130 millions de dollars américains.

Il a suivi la soirée électorale avec M. Trump à Mar-a-Lago et lors de la célébration de sa victoire mardi soir, le président élu l’a remercié en disant : « Une star est née : Elon. »

Mais si l’excentrique et brillant milliardaire a beaucoup à dire avec Donald Trump, il a aussi beaucoup à dire avec le gouvernement et ses différentes agences.

« Son influence sur le gouvernement fédéral est extraordinaire et extraordinairement lucrative », écrit le journal. New York Timesil y a deux semaines1.

En fait, sa société SpaceX dicte « de facto » à la NASA le calendrier et la fréquence de ses lancements de fusées, et il a des contrats évalués à plus de 15 milliards de dollars avec le ministère de la Défense et la NASA. Sans parler des petits contrats avec d’autres agences fédérales.

M. Trump a déjà annoncé qu’il confierait à M. Musk la responsabilité d’une nouvelle « commission sur l’efficacité du gouvernement », ce qui ferait de lui une sorte de super-auditeur général qui agirait en dehors du gouvernement.

De toute évidence, le potentiel de conflits d’intérêts est énorme et pourrait rapidement devenir un problème majeur pour l’administration Trump.

C’est dans des situations comme celle-ci que le chef de cabinet de la Maison Blanche doit intervenir. Et avouons-le, ce ne sera pas facile !

Nous avons déjà appris que M. Musk avait participé à la première conversation téléphonique entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et M. Trump. Ce qui confirme, à tout le moins, son influence.

Un autre cas qui devra être traité avec sensibilité est celui de Robert Kennedy Jr.

Anti-vaccin, opposé à la fluoration de l’eau, M. Kennedy est en phase avec une partie importante du mouvement MAGA.

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PHOTO CARLOS BARRIA, ARCHIVES REUTERS

Le président élu Donald Trump et Robert Kennedy Jr. lors d’un événement en Géorgie le 23 octobre

Même lors de son premier mandat, M. Trump a dû prêter une attention particulière à sa base, notamment en ce qui concerne les questions de santé. De nombreux militants de MAGA sont très sensibles à la désinformation sur les vaccins. La grande majorité des Américains reste toujours convaincue de leur utilité et M. Kennedy a affirmé ces derniers jours qu’il ne s’agissait pas de « retirer les vaccins », mais de donner davantage d’informations à ceux qui en disposent. demander.

Mettre en place une nouvelle administration, même si vous avez déjà été président, est une tâche lourde et complexe qui est coordonnée, en pratique, par le chef de cabinet de la Maison Blanche.

M. Trump a pleinement confiance en M.moi Wiles. C’est elle qui l’a mené – du début à la fin – tout au long d’une campagne électorale efficace et victorieuse.

Il faudra espérer qu’elle restera longtemps à la Maison Blanche, avec un président qui aura eu, lors de son premier mandat, quatre chefs de cabinet en quatre ans. Parmi eux, le général John Kelly, qui a déclaré pendant la campagne électorale que M. Trump correspondait à « la définition d’un fasciste ».

Lire le texte de New York Times « Fonds des agences américaines et combat avec Elon Musk. Une présidence Trump pourrait lui donner du pouvoir sur eux. » (en anglais ; abonnement requis)

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