La grosse dépression de la semaine et son remède

Il est tout à fait normal que les Québécois se passionnent pour la politique américaine.

D’abord parce que nous sommes voisins de l’empire de notre temps. Les mouvements politiques au sud de la frontière ont des conséquences au Québec.

J’ajoute qu’en tant qu’Occidentaux, nous sommes aussi emportés par les tourments de l’hyperpuissance américaine.

ÉTATS-UNIS

Par exemple, on a raison de vouloir sécuriser la frontière au cas où d’éventuels migrants s’y entasseraient, que le discours dominant présentera frauduleusement comme des réfugiés.

Cela dit, il faut quand même inviter ceux qui, depuis mardi soir, sont très déprimés, à se calmer.

Un personnage public écrit une lettre à sa fille comme si le fascisme venait de renaître à Washington.

Un autre semble croire, ce qui témoigne d’un manque de culture criant, ou d’une américanisation mentale malheureuse, que le droit à l’avortement sera compromis au Québec en raison d’éventuelles décisions en ce sens aux États-Unis.

Sauf que rien de tel n’arrivera ici.

J’avoue être fasciné par la fragilité psychologique de nos contemporains qui vivent une défaite électorale comme un effondrement existentiel personnel.

Psychologie

Il faut dire que les réseaux sociaux, là encore, y sont pour beaucoup. Ils ont encouragé, et peut-être même en partie créé, une culture de l’effusion d’émotions où chacun est poussé à se présenter comme une petite créature fragile, exigeant du Monde entier qu’il lui offre de la douceur, en plus de pratiquer en même temps. temps un exhibitionnisme moral vertueux.

On ne sent pas chez ceux qui se révoltent contre un résultat démocratique cette chose élémentaire qu’est la maturité politique, qui repose sur une conscience élémentaire : tout le monde ne pense pas la même chose. Il est même possible que mon voisin ne soit pas d’accord avec moi, sans pour autant être idiot.

Ceux qui n’acceptent pas cela pleureront longtemps.