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les premiers accusés entendus contestent les faits

Les six autres, dont trois sont sous contrôle judiciaire et paraissent libres, sont poursuivis pour participation à une association de malfaiteurs terroriste, un délit passible de 30 ans de prison.

Cette première journée d’audition des accusés devait être consacrée à l’examen de personnalité de six des huit accusés mais le calendrier prévu a été largement perturbé.

L’audience de l’après-midi n’a pas pu débuter à l’heure prévue car l’un des accusés, le Turc Yusuf Cinar, 22 ans, poursuivi pour participation à une association de malfaiteurs terroriste, s’est blessé à la main. tête alors qu’il retournait à sa cellule au palais de justice. “Il s’est ouvert le crâne (…) au dépôt parce qu’il y a des endroits où le plafond est bas, il y a du travail”, a expliqué à l’AFP son avocate Lucile Collot.

L’audience a pu reprendre en milieu d’après-midi mais l’audition prévue de plusieurs autres accusés a été reportée à une date ultérieure.

Ces premières auditions ne portaient pas sur les faits, qui ne seront examinés qu’à partir du 20 novembre, mais uniquement sur la personnalité de l’accusé.

Vêtu avec élégance, gilet crème et chemise blanche, col fine barbe, Azim Epsirkhanov, arrivé en avec sa famille à l’âge de 10 ans, s’exprime dans un français parfait.

“La France est mon deuxième pays”, a-t-il déclaré après avoir rendu hommage à ses professeurs qui lui ont apporté un “grand soutien” durant sa scolarité. « Mes parents m’ont appris à aimer ce pays, poursuit-il. La France est « le pays qui m’a accueilli, m’a logé, m’a nourri ». «C’est une mère patrie pour moi», insiste le jeune Russe qui aurait aimé faire carrière dans la police ou l’armée française.

L’enquêteur de personnalité raconte à la barre le départ précipité de sa famille de Tchétchénie après que son père ait été kidnappé par des inconnus.

Le père sera libéré mais refusera toujours de s’exprimer à ce sujet. « Aujourd’hui, il y a un certain tabou dans ma famille » d’aborder ce sujet, indique le jeune homme.

La famille s’installe à Evreux en Normandie (nord-ouest). C’est là, au collège, qu’il rencontre pour la première fois Abdoullakh Anzorov, un Tchétchène comme lui.

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Concernant Anzorov, Azim Epsirkhanov avoue avoir vu son ami changer d’attitude environ un an avant l’attaque. “Mais je n’ai jamais pensé qu’il se radicalisait”, assure-t-il.

Selon le parquet, Azim Epsirkhanov avait accompagné Anzorov dans une coutellerie de Rouen (nord-ouest) la veille de l’attaque. “Il m’a dit que (le couteau) était un cadeau pour son grand-père”, explique-t-il.

Le déplacement à Rouen s’est fait avec Naïm Boudaoud, originaire d’Evreux, et ami d’Azim Epsirkhanov.

Vêtu d’un pull en jacquard blanc, d’apparence frêle, il paraît plus jeune que son âge malgré sa barbe fine.

Entre Epsirkhanov, fort d’1,84 m, et Boudaoud, c’était une relation de grand frère et de petit frère. L’un protégeant l’autre et Boudaoud, issu d’un milieu plutôt privilégié, rendant services à son ami.

« C’était du donnant-donnant : Epsirkhanov l’a protégé et il l’a aidé dans sa précarité », explique un enquêteur de personnalité.

C’est dans un gymnase que Boudaoud rencontre Anzorov. Il était le seul des trois à disposer d’un permis de conduire (obtenu en septembre 2020, soit un mois avant l’attentat) et c’est dans sa voiture que le trio s’est rendu à Rouen pour acheter un couteau.

Même s’il affirme, comme Azim Epsirkhanov, avoir totalement ignoré le projet meurtrier d’Anzorov, Naïm Boudaoud confirme avoir remarqué un changement chez lui. « On ne parlait pas de filles, pas de sexe, pas d’alcool, pas de fêtes », se souvient-il. “Je l’ai pris comme une blague.”

Le procès est prévu jusqu’au 20 décembre.

 
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