L’Algérie a célébré vendredi par une démonstration de force le 70e anniversaire du déclenchement de la guerre d’indépendance contre la France, avec laquelle les relations sont à nouveau très tendues. Un défilé militaire de deux heures et demie commémore la nuit du 1er novembre 1954, au cours de laquelle une trentaine d’attaques du Front de libération nationale (FLN) visant des symboles de la présence coloniale ont fait dix morts.
Cette date est entrée dans l’histoire de France comme « la Toussaint » et dans celle d’Algérie comme « la Glorieuse Révolution » qui a conduit à l’indépendance du pays en 1962. Cette guerre sanglante a coûté la vie d’un million et demi. « Martyrs » algériens selon Alger, 500 000 morts dont 400 000 Algériens selon les historiens français.
Avant le début du défilé en présence des présidents tunisien Kais Saied, mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani et du conseil présidentiel libyen Mohamed el-Menfi, M. Tebboune a souligné l’importance d’un « anniversaire mémorable incarnant la gloire ». , dignité et fierté.
Tensions entre la France et l’Algérie
C’est “une occasion de rappeler que l’Algérie, qui a triomphé hier du colonialisme, continue de remporter des victoires en toute confiance”, a-t-il déclaré. “Nous avons veillé à ce que ce défilé militaire soit à la hauteur des dimensions et de la symbolique de ce 70e anniversaire et du niveau des sacrifices” des architectes de l’insurrection de 1954, a-t-il ajouté.
M. Tebboune n’a cependant fait aucune allusion à la nouvelle phase de gel avec la France, ancienne puissance coloniale, provoquée par l’annonce fin juillet par Paris de son “soutien renforcé” à un plan d’autonomie. sous « souveraineté marocaine » pour le territoire contesté du Sahara occidental où Alger soutient les séparatistes du Front Polisario, dont le chef Brahim Ghali était également dans les tribunes à Alger.
Aucune réaction à l’annonce de Macron
Pas de commentaire officiel non plus sur l’annonce par le président Emmanuel Macron de la reconnaissance de l’assassinat en 1957 de l’un des héros de l’insurrection du 1er-Novembre, Larbi Ben M’hidi, « par des militaires français ». Après avoir déposé une gerbe de fleurs au Monument des Martyrs à Alger, le président Tebboune, debout dans un véhicule à toit ouvrant, a passé en revue les formations militaires, accompagné du chef d’état-major, le général Saïd Chengriha.
Le spectacle a débuté par des défilés aériens effectués au-dessus de la Baie d’Alger, par des avions de transport tactique et de reconnaissance et des avions de chasse et bombardiers. L’armée algérienne a également fait défiler des missiles et des dizaines de chars ainsi que des colonnes de militaires et des forces de sécurité sur la vaste avenue jouxtant la Grande Mosquée d’Alger, sous les applaudissements de milliers de personnes.
En 2023, le budget de la défense de l’Algérie, l’une des principales puissances militaires d’Afrique, avait plus que doublé par rapport à l’année précédente pour atteindre 22 milliards de dollars, un niveau auquel il s’est maintenu cette année. Pour 2025, la loi de finances prévoit un budget à nouveau porté à environ 25 milliards de dollars. La Russie est le principal fournisseur d’équipements militaires de l’Algérie.
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