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Élections législatives en Géorgie | Recomptage partiel des votes après des accusations de fraude électorale

(Tbilissi) La Commission électorale géorgienne a annoncé mardi un recomptage dans 14% des bureaux de vote, après que l’opposition pro-européenne a accusé de fraude le parti au pouvoir, qui a revendiqué la victoire aux élections législatives de samedi.

Le dirigeant hongrois Viktor Orban, proche de Vladimir Poutine et voix dissidente au sein de l’Union européenne, est venu soutenir le régime en place en Géorgie, accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire pro-russe.

Depuis samedi soir, l’Union européenne, les Etats-Unis et les observateurs internationaux ont dénoncé des « pressions » lors du vote. L’opposition considère l’élection comme « volée » et refuse d’en reconnaître les résultats.

Bruxelles et Washington avaient explicitement demandé à Tbilissi d’ouvrir des enquêtes sur ces allégations d’« irrégularités importantes ».

Dans ce contexte, un nouveau décompte partiel des voix doit être organisé dans la journée.

Les autorités géorgiennes « procéderont à un recomptage des votes dans cinq bureaux de vote sélectionnés au hasard dans chaque circonscription », a annoncé la Commission électorale.

Selon des résultats quasi définitifs, Georgian Dream est crédité de 53,92% des voix, contre 37,78% pour la coalition d’opposition.

Cette annonce intervient alors que le dirigeant hongrois Viktor Orban entame mardi sa deuxième journée de visite officielle à Tbilissi pour afficher son soutien au gouvernement, un pied de nez à l’UE dont la Hongrie assure actuellement la présidence tournante.

Mardi matin, M. Orban s’est félicité de la victoire du Rêve géorgien lors d’élections qu’il a qualifiées de « libres et démocratiques ».

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PHOTO IRAKLI GEDENZ, REUTERS

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban et le Premier ministre géorgien Irakli Kobakhidze

Je “vous félicite d’avoir voté pour la paix” et “de ne pas avoir permis à votre pays de devenir une deuxième Ukraine”, s’est réjoui M. Orban, seul dirigeant de l’UE à saluer les résultats.

« Si les libéraux avaient gagné », Bruxelles « dirait que c’est démocratique », a-t-il déclaré d’un ton provocateur. Samedi, il a évoqué une « victoire écrasante » du parti au pouvoir.

« Comptez nos voix »

Cette décision inattendue a déclenché la colère de plusieurs chancelleries européennes et de Bruxelles. M. Orban “ne représente pas l’Union européenne”, a attaqué lundi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell.

De leur côté, les ministres des Affaires étrangères de 13 Etats membres de l’UE, dont la , l’Allemagne et la Pologne, ont “critiqué” dans un communiqué le voyage “prématuré” du chef du gouvernement hongrois.

A l’appel de l’opposition et de la présidente géorgienne pro-européenne Salomé Zourabichvili, en rupture avec le gouvernement, des dizaines de milliers de Géorgiens ont manifesté pacifiquement lundi soir à Tbilissi, pour dénoncer le résultat des élections législatives.

Au son de l’hymne européen, les manifestants ont brandi des drapeaux géorgiens, européens et parfois ukrainiens, ont constaté des journalistes de l’AFP.

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PHOTO GIORGI ARJEVANIDZE, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Des dizaines de milliers de Géorgiens ont manifesté lundi soir à Tbilissi.

Dans un entretien à l’AFP, Mmoi Zourabichvili avait dénoncé quelques heures plus tôt des méthodes de fraude « sophistiquées », similaires selon elle à ce qui se pratique en Russie.

Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a rejeté les « accusations infondées » et réfuté toute ingérence de son pays dans le processus électoral.

Georgian Dream est accusé par ses opposants d’orienter le pays vers Moscou et de s’éloigner de l’objectif, inscrit dans la Constitution, d’adhérer à l’UE et à l’OTAN.

Face à la polémique naissante, le Premier ministre Irakli Kobakhidzé a toutefois assuré lundi que la « priorité principale » de Tbilissi restait « l’intégration européenne » et a dit « s’attendre à un redémarrage des relations » avec Bruxelles, après les tensions des derniers mois.

Bruxelles a gelé le processus d’adhésion à l’UE au printemps après la promulgation d’une loi controversée sur « l’influence étrangère », inspirée de la législation russe utilisée par le Kremlin pour écraser la société civile.

Les États-Unis ont de leur côté adopté des sanctions contre des responsables géorgiens pour leur « répression brutale » lors des manifestations qui ont suivi.

 
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