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A Strasbourg, Orban prend d’assaut les “élites européennes”

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban s’exprime lors d’une conférence de presse à Strasbourg, le 8 octobre 2024 (FREDERICK FLORIN / AFP)

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a fait le show mardi au Parlement européen à Strasbourg en appelant l’Union européenne à changer de stratégie en Ukraine et en promettant d’ouvrir le champagne en cas de retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

A la veille d’un discours devant les eurodéputés qui s’annonce tendu, au milieu d’une présidence hongroise de l’UE qui rompt avec tous les codes, le dirigeant hongrois a affiché – et revendiqué – ses divergences avec les autres dirigeants du bloc.

“Il y a un profond changement en cours en Europe”, a-t-il déclaré, faisant référence au poids croissant de ses alliés, après les succès électoraux de l’extrême droite en Italie, aux Pays-Bas, en Autriche et dans la République. Tchèque.

« Mais ce que nous voyons, ce sont des élites européennes, de gauche et du centre, qui prétendent gérer les affaires européennes », a-t-il poursuivi. “Certains à gauche rêvent d’isoler tel ou tel dirigeant, mais cela n’arrivera pas !” a-t-il poursuivi, insistant sur le fait qu’il n’avait pas l’intention de « quitter » l’UE mais de la « changer ».

Depuis son retour à la tête du pays en 2010, Viktor Orban a renforcé son emprise sur le pouvoir tout en restreignant les droits des oppositions, se heurtant à plusieurs reprises à Bruxelles sur les questions d’État de droit.

Début juillet, au deuxième jour de la présidence hongroise de l’UE, il s’est lancé dans une « mission de paix » à Kiev, Moscou et Pékin, suscitant l’ire des dirigeants européens.

En réponse, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a ordonné aux commissaires de boycotter une série de réunions en Hongrie, se représentant uniquement au niveau technique, une première dans l’histoire des institutions européennes.

« Nouvelle stratégie sur l’Ukraine »

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban s’exprime lors d’une conférence de presse à Strasbourg, le 8 octobre 2024 (FREDERICK FLORIN / AFP)

“Nous avons besoin d’une nouvelle stratégie sur l’Ukraine”, a insisté mardi le dirigeant hongrois, estimant que la voie actuelle mènerait à la défaite. “L’intention de la Hongrie est de se concentrer sur un cessez-le-feu (…) Nous devons communiquer directement et indirectement (avec Moscou) et tous les pays du monde doivent pousser dans cette direction.”

Le Premier ministre hongrois a également profité de sa visite à Strasbourg pour afficher une nouvelle fois sa proximité avec Donald Trump, grand critique de l’UE.

Si le candidat républicain est élu à l’élection présidentielle américaine du 5 novembre, “nous ouvrirons plein de bouteilles de champagne !”, a-t-il déclaré.

Rappelant qu’un sommet des dirigeants des 27 est prévu à Budapest le 7 novembre, deux jours après le rendez-vous électoral américain, Viktor Orban y a vu le moment idéal pour se pencher sur le programme du magnat de l’immobilier, évoquant sa promesse d’en finir avec la guerre en Ukraine.

Dans ce contexte, les échanges de mercredi avec les députés devraient être houleux.

“Orban se comporte en effet comme un véritable pyromane de l’idée européenne”, a déclaré Valérie Hayer, présidente du groupe Renew, qualifiant d'”inacceptable” sa diplomatie parallèle menée sous bannière européenne. « Son seul objectif est de mettre le feu à une Europe démocratique, libérale et tolérante », ajoute-t-elle.

En juillet, la Commission européenne a constaté dans un rapport que la Hongrie ne respectait pas les normes démocratiques de l’UE, notamment en matière de corruption, de financement politique, de conflits d’intérêts et d’indépendance des médias.

Dans le dernier épisode du conflit entre Budapest et Bruxelles, la Commission a annoncé jeudi qu’elle saisirait la justice européenne de la loi hongroise sur la « souveraineté », que les ONG considèrent comme une nouvelle offensive pour museler les contre-pouvoirs.

En septembre, l’UE a annoncé qu’elle réduirait ses paiements à la Hongrie afin de récupérer 200 millions d’euros d’amende pour non-respect des traités d’asile que Budapest refuse de payer. en plus des 19 milliards d’euros de fonds européens gelés pour atteintes à l’État de droit.

 
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