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LE MYSTÈRE BERNARD-HENRI LÉVY | SènePlus

(SénéPlus) – Dans un article percutant publié dans le dernier numéro spécial du Monde Diplomatique, Serge Halimi et Pierre Rimbert dressent un portrait sans concession de Bernard-Henri Lévy (BHL) et de son influence persistante sur la chaîne culturelle franco-allemande Arte. Trente ans après sa nomination à la tête du conseil de surveillance, BHL continue de susciter débats et polémiques.

Le 24 juin, un événement passé presque inaperçu marque un tournant dans l’histoire d’Arte. Comme le racontent Halimi et Rimbert, « la vigilance scrupuleuse du Monde Diplomatique a failli être surprise ». En effet, le septième mandat de BHL touchait à sa fin, sans possibilité apparente de renouvellement. Cependant, un changement statutaire de dernière minute a permis de prolonger son règne, soulevant des questions sur la gouvernance de la chaîne publique.

Les auteurs soulignent ironiquement que « le plafond, consolidé par la chaîne, s’appliquera au prochain renouvellement de la présidence du conseil de surveillance ». Cette décision, prise à la dernière minute, démontre, selon eux, l’influence considérable que BHL continue d’exercer sur l’institution.

L’article met en avant un potentiel conflit d’intérêts, accusant Arte d’être « une chaîne qui subventionne et diffuse (en boucle) une partie de son œuvre ». Cette situation soulève des questions légitimes sur l’indépendance éditoriale de la chaîne et la diversité des voix qu’elle représente.

Halimi et Rimbert rappellent également l’implication du philosophe dans divers conflits internationaux, indiquant qu’il « voulait la France à Kigali en 1994 ». Cette référence au rôle de Bernard-Henri Lévy dans le positionnement français lors du génocide des Tutsis au Rwanda souligne l’étendue de son influence au-delà du monde médiatique, touchant également la politique étrangère.

L’article mentionne également les critiques d’autres intellectuels à l’égard de BHL. Il cite notamment Régis Debray, qui le décrit comme « le plus appliqué et en même temps le plus absent de ceux qu’il croit être ». Cette caractérisation ambivalente illustre la complexité du personnage et les sentiments mitigés qu’il suscite dans les milieux intellectuels français.

Halimi et Rimbert concluent leur article en élargissant le débat. Ils invitent à une réflexion plus approfondie sur le rôle des intellectuels des médias dans la société française contemporaine. La longévité de BHL à la tête d’Arte est présentée comme symptomatique d’un système où certaines personnalités intellectuelles exercent une influence disproportionnée sur les institutions culturelles et médiatiques.

En définitive, cet article du Monde Diplomatique soulève des questions fondamentales sur la gouvernance des médias publics, l’indépendance éditoriale et l’influence des intellectuels sur la politique et la culture en France.

 
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