Fiscalité des multinationales | Affrontement fiscal en vue avec Washington ?

Fiscalité des multinationales | Affrontement fiscal en vue avec Washington ?
Fiscalité des multinationales | Affrontement fiscal en vue avec Washington ?

Après la menace tarifaire, le spectre d’une guerre fiscale ? Avec l’aimable autorisation du président américain Donald Trump, Washington prépare des sanctions dans ce qui se veut un avertissement au Canada, aux pays membres de l’Union européenne et aux autres signataires d’un pacte fiscal international.

Le 47e Le locataire de la Maison Blanche ne s’est pas contenté de retirer les États-Unis d’un accord de l’OCDE permettant l’instauration d’un impôt minimum de 15 % sur les bénéfices des grandes entreprises – notamment des grandes multinationales américaines.

Dans la pléthore de décrets signés à la suite de son investiture, il a ordonné au Département du Trésor américain de mettre en place une « liste d’options » pour des mesures protectionnistes s’il était conclu que les pays exagéraient la position des multinationales américaines sur le marché. question de fiscalité et d’impôts.

Le contenu du document signé par le président Trump offre peu de détails sur la suite des événements. Il évoque l’étude des pays « susceptibles de mettre en œuvre des règles fiscales » qui « affectent de manière disproportionnée les entreprises américaines ». L’autre certitude : les recommandations du Trésor doivent lui être transmises dans un délai de 60 jours. Les deux prochains mois pourraient donc réserver quelques surprises.

« Dans quelle mesure les gens le croiront-ils ? Allons-nous réagir en faisant ce qu’il demande ? Cela pourrait-il déclencher une guerre commerciale ? Ce sont des situations qui ne sont pas impossibles actuellement», résume Jean-Pierre Vidal, professeur titulaire au département des sciences comptables de HEC Montréal.

À deux volets

Ce retrait des États-Unis concerne l’accord qui compte 140 signataires, dont le Canada. Le traité repose sur deux piliers.

La première devrait permettre aux nations de taxer les multinationales qui génèrent des revenus importants sur son territoire sans y avoir de présence physique, par exemple en proposant des services numériques. On peut penser à des multinationales comme Google, Facebook, Apple et Microsoft.

Dans le cadre du deuxième pilier, les pays conviennent d’imposer les bénéfices de toutes les grandes entreprises dont les revenus dépassent 1 milliard de dollars au taux de 15 %, partout dans le monde.

Ce volet progresse plus vite que le premier pilier, qui cible essentiellement les géants du numérique. Il est officiellement entré en vigueur dans quelques pays, dont le Canada, en 2024. Concernant le volet sur les grandes multinationales technologiques, il n’existe toujours pas de consensus international sur une formule unique.

Résultat : des pays comme le Canada ont décidé d’aller de l’avant avec leur propre taxe de 3 %. Au niveau national, la mesure a été adoptée par Ottawa en juin 2024, ce qui a suscité l’opposition des associations professionnelles et des groupes d’entreprises au sud de la frontière.

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“M. Trump ne mentionne pas la taxe sur les services numériques, mais je comprends que cela serait couvert par ce qui sera étudié aux États-Unis», souligne Lyne Latulippe, chercheuse principale à la Chaire en fiscalité et finances publiques de l’Université de Sherbrooke.

Favorable, mais pas membre

Si les États-Unis avaient signé des réformes internationales en 2021 alors que le démocrate Joe Biden était au pouvoir, rien ne s’était encore concrétisé au sud de la frontière, rappelle M.moi Latulippe.

« Il y avait des engagements, mais rien n’a été mis en œuvre », a-t-elle déclaré. C’était un signal pour continuer à collaborer. Le décret [du président Trump] semble sonner la fin de la coopération. »

Difficile de savoir ce qui ressortira des travaux du Trésor au cours des prochaines semaines, reconnaît M.moi Latulippe. Une chose est sûre, Washington envoie un signal clair, estime le spécialiste.

« Nous garderons un œil sur ce dossier », précise le chercheur. C’était déjà un peu dans l’air. Nous verrons, mais quelles seraient les mesures ? Cela alimentera-t-il la menace de droits de douane ? Peut-être parce que je ne sais pas quelles mesures protectionnistes pourraient être mises en place. »

Ce n’est pas la première fois que ce type de mesure fiscale est dans le viseur du président américain. En 2019, lors de son premier mandat, M. Trump s’est retrouvé au cœur d’un affrontement avec la , qui avait avancé son propre projet de taxe numérique.

Estimant que la mesure affecterait les grandes multinationales technologiques américaines Alphabet, Apple et Facebook, le milliardaire avait menacé la France d’imposer des droits de douane sur des produits comme le vin français.

Apprendre encore plus

  • 7 milliards
    Montant qu’Ottawa compte percevoir sur cinq ans grâce à sa taxe sur les services numériques.

    source : gouvernement du Canada

 
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