Le président Yoon continue de jouer à la politique de la chaise vide

Le président Yoon continue de jouer à la politique de la chaise vide
Le président Yoon continue de jouer à la politique de la chaise vide

Le président sud-coréen déchu Yoon Suk Yeol à Séoul le 3 décembre 2024.

AFP

Le président sud-coréen suspendu Yoon Suk Yeol a de nouveau refusé vendredi d’être interrogé par les enquêteurs sur sa tentative ratée d’imposer la loi martiale, quelques heures avant l’expiration d’un mandat d’arrêt contre lui.

M. Yoon, premier chef d’État sud-coréen en exercice à être arrêté, a plongé le pays dans une grave crise politique en déclarant la loi martiale début décembre, pour protéger le pays des « forces communistes nord-coréennes » et « éliminer les éléments hostiles à l’armée sud-coréenne ». État.

Une détention prolongée ?

Les enquêteurs tentent d’obtenir une prolongation de sa détention de 20 jours, au terme des 48 heures prévues par le mandat d’arrêt, le temps d’officialiser un acte d’accusation contre M. Yoon.

Le CIO (Corruption Investigation Office) a convoqué M. Yoon, 64 ans, pour un interrogatoire vendredi à 10 heures locales, a rapporté l’agence de presse Yonhap, mais son avocat Yoon Kab-keun a déclaré à l’AFP que le président suspendu refuserait de comparaître pour le deuxième jour. d’affilée.

M. Yoon a déclaré qu’il s’était conformé aux demandes des enquêteurs pour éviter toute « effusion de sang », mais qu’il ne reconnaissait pas la légalité de l’enquête. Son parti, le Parti du pouvoir du peuple, a également affirmé que son arrestation était illégale.

Le Parti démocrate, principal parti d’opposition, a salué la détention de M. Yoon et l’un de ses hauts responsables l’a qualifié de « premier pas » vers le rétablissement de l’ordre constitutionnel et juridique après des semaines de troubles.

Procès en impeachment

Le dirigeant suspendu a tenté d’échapper à son arrestation pendant des semaines en se retranchant dans son complexe résidentiel, protégé par des membres du Service de sécurité présidentielle (PSS) restés fidèles.

Dans un Parlement entouré de militaires, les députés avaient déjoué son projet d’instaurer la loi martiale en votant un texte réclamant la levée de cet état d’exception. M. Yoon a obéi après quelques heures.

Jeudi, une centaine de partisans du président suspendu se sont rassemblés devant le bâtiment du CIO pour protester contre sa détention et chanter des chants.

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Un député du parti au pouvoir, Yoon Sang-hyun, a décrit les moments qui ont précédé l’arrestation, avec Yoon apparemment imperturbable préparant des sandwichs pour son équipe juridique et consolant les législateurs fidèles.

« Quelqu’un a pleuré et s’est profondément incliné. Yoon nous a tapoté dans le dos pour nous réconforter », a-t-il déclaré dans une interview sur YouTube.

Une caresse à votre chien

Lorsque les procureurs sont arrivés avec le mandat d’arrêt, l’une des dernières demandes de Yoon a été de rendre visite à son chien. Lorsqu’ils ont montré le mandat, le président a déclaré : « Je l’ai eu. Je sais ce que cela signifie, alors faisons-le maintenant », a ajouté le député.

Face aux enquêteurs, Yoon Suk Yeol est resté silencieux depuis son arrestation. Il a publié jeudi un message sur Facebook dans lequel il réitère ses accusations de fraude électorale et insulte une nouvelle fois les forces « hostiles » qui attaquent la Corée du Sud, une allusion à Pyongyang.

Motion encore à valider

Dans le cadre d’une enquête parallèle, la Cour constitutionnelle doit décider de valider ou non la motion de destitution contre M. Yoon votée par le Parlement.

S’il perd son titre de président, de nouvelles élections devront avoir lieu dans un délai de 60 jours.

Il n’a pas assisté cette semaine aux deux premières audiences de son procès en impeachment. Le procès peut se poursuivre en son absence, même si la procédure pourrait durer des mois.

Cependant, l’équipe juridique de l’Assemblée nationale a déclaré aux journalistes avant le début de l’audience que l’arrestation de M. Yoon avait « créé les conditions nécessaires pour résoudre rapidement la crise constitutionnelle à travers les procédures prévues par la Constitution et la loi.

(AFP)

 
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