un mois après la chute de Bachar al-Assad, les Syriens bénéficient des premières mesures du nouveau régime

Un peu plus d’un mois après la chute de Bachar al-Assad, si le pays respire encore une liberté retrouvée, il fait face à d’énormes défis. Les islamistes du HTS ont pris des premières décisions qui réconfortent les cœurs de la population.

Publié le 14/01/2025 11:07

Temps de lecture : 2min

Sur un marché à Damas, en Syrie, le 11 janvier 2025. (ERCIN ERTURK / ANADOLU / VIA AFP)

Les étals débordent au marché populaire Souk el Al à Damas. Les prix commencent à baisser. Zahra affiche un large sourire. “Nous achetons des choses que nous n’avons jamais pu goûter auparavantexplique-t-elle. Même les bananes, nous les rapportions à la maison mais c’était juste pour les bébés ou les petits enfants. Nous, les adultes, n’en avons pas mangé. La pression que nous ressentions constamment a disparu. Même le ciel est redevenu ciel.

Bananes, mais aussi kiwis, canne à sucre, ananas… Des produits rares de l’époque du régime réapparaissent à des prix abordables. Les commerçants sont, pour le moment, exonérés de taxes.

Zeynab, qui tient un petit stand de fruits et légumes, se dit soulagée de ne plus se faire extorquer par le régime : « Il y avait un poids sur nos cœurs : l’injustice et l’oppression. Le loyer des stands, tout ça, Dieu merci, on s’en débarrasse. Nous sommes libres de parler, le dollar a chuté. Tout ce qui est est meilleur. Plus de loyer. Et avant, la police venait se servir gratuitement… »elle témoigne.

Parmi les mesures les plus populaires figuraient l’annonce du quadruplement des salaires des fonctionnaires et de la fin du service militaire obligatoire. “Dieu merci, c’est un soulagement pour nous les jeunessouligne Fadi, étudiant à l’Université de Damas. Nous tous, étudiants, avons souffert à cause de ce service militaire, à cause de l’inconnu qui pesait sur notre avenir. Après l’obtention de votre diplôme, vous ne saviez pas où vous iriez, au service militaire ou à l’étranger, ni dans quel pays. Nous pouvons désormais espérer avoir un avenir dans notre pays.

Bien sûr, l’eau n’est disponible que quelques heures par jour et l’électricité est rare, mais cela ne dérange pas Tala. « L’électricité est très mauvaise mais le chef du gouvernement nous a fait des promesses. Pensez-vous que tout peut changer en une nuit ? Qu’il peut ramener toutes les lumières à Damas comme ça ? Chaque chose en son temps. L’autre a détruit le pays, il a tout brûlé. Nous devons être patients.

Il faudra encore être patient. Le gouvernement doit aussi faire ses preuves pour rassurer toutes les communautés et pacifier un pays toujours en proie à la violence.


Monde

 
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