La Cour suprême semble favorable à l’entrée en vigueur de la loi

La Cour suprême semble favorable à l’entrée en vigueur de la loi
La Cour suprême semble favorable à l’entrée en vigueur de la loi

aux États-Unis sur TikTok

La Cour suprême semble favorable à l’entrée en vigueur de la loi

Une majorité de juges de la Cour suprême américaine ont indiqué vendredi qu’ils étaient prêts à autoriser l’interdiction de TikTok.

AFP

Publié aujourd’hui à 3h44 Mis à jour il y a 5 minutes

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Une nette majorité des juges de la Cour suprême américaine se sont montrés vendredi disposés à permettre l’entrée en vigueur d’une loi menaçant d’interdire prochainement le très populaire réseau social TikTok si sa maison mère chinoise refuse de le vendre.

En pleine confrontation stratégique entre les Etats-Unis et la Chine, le Congrès américain a adopté cette loi en avril à une large majorité bipartite, réunissant élus démocrates et républicains.

Il vise à prévenir les risques d’espionnage et de manipulation par les autorités chinoises des utilisateurs de TikTok, qui en revendique 170 millions aux Etats-Unis.

« Manipuler les Américains »

La loi, immédiatement promulguée par le président Joe Biden, fixe au 19 janvier la date limite à laquelle la société mère du réseau social, ByteDance, transférera l’application à un autre propriétaire.

Les partisans de la loi « craignent que les idées qui apparaissent sur TikTok puissent à l’avenir, d’une manière ou d’une autre, manipuler les Américains, les convaincre de penser ce qu’ils ne devraient pas penser », a soutenu l’avocat des réseaux sociaux, Noel Francisco.

“Cependant, cette conception est en conflit avec le premier amendement” de la Constitution américaine garantissant la liberté d’expression, a-t-il déclaré, reprochant aux législateurs de ne pas avoir envisagé des solutions “alternatives” moins radicales.

« Une immense inquiétude pour l’avenir du pays »

Mais plusieurs juges de la Cour à majorité conservatrice se sont opposés aux impératifs de sécurité nationale.

« Sommes-nous censés ignorer le fait que le propriétaire final est soumis à l’obligation d’effectuer un travail de renseignement pour le gouvernement chinois ? » a demandé le juge en chef John Roberts.

« Rien qu’en termes de collecte de données, cela représente une énorme préoccupation pour l’avenir du pays », a également souligné un autre juge conservateur, Brett Kavanaugh.

« Une atteinte à la souveraineté des Etats-Unis »

“Nous savons que la République populaire de Chine a un appétit vorace pour mettre la main sur toutes les informations possibles concernant les Américains”, a ajouté Elizabeth Prelogar, conseillère juridique de l’administration Biden.

« La souveraineté des États-Unis serait compromise si notre adversaire étranger pouvait collecter massivement ces données sur près de 170 millions d’Américains », a-t-elle insisté.

Le réseau social a nié à plusieurs reprises avoir transmis des informations au gouvernement chinois et a assuré qu’il refuserait toute demande à cet égard. Il exige de la Cour au moins une suspension de l’entrée en vigueur de la loi.

« Un dangereux précédent »

La date de la décision n’est pas connue, mais comme il s’agit d’un appel d’urgence, la Cour suprême devrait se prononcer bien avant la fin de sa session en cours, fin juin.

“Interdire TikTok de cette manière crée un dangereux précédent qui pourrait ouvrir la voie à de futures interventions de l’État contre la liberté d’expression en ligne”, a réagi dans un communiqué Yanni Chen, avocat de l’ONG Free Press, qui avec deux autres, a demandé à la Cour suprême. Le tribunal doit déclarer la loi inconstitutionnelle.

L’entreprise compte également sur la sympathie du président élu Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier et a confié sa « faiblesse » pour TikTok.

Donald Trump a repris TikTok en décembre

Donald Trump, qui a reçu en décembre le patron de TikTok, Shou Zi Chew, dans sa résidence de Mar-a-lago, en Floride (sud-est), a demandé dans une intervention inhabituelle à la Cour de suspendre la loi pour lui laisser le temps, une fois à la Maison Blanche, de “chercher un résultat négocié qui éviterait une fermeture de TikTok à l’échelle nationale.”

Pourtant, Donald Trump lui-même a tenté en vain de faire interdire TikTok à l’été 2020, lors de son premier mandat.

Il a depuis changé d’avis, appelant les électeurs attachés au service à voter pour lui. Le républicain voit TikTok comme une alternative à Facebook et Instagram, les deux plateformes de Meta, qui l’avaient temporairement exclu après son soutien aux participants à l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021.

Revendez vos actions à des investisseurs non chinois

L’une des solutions envisagées en cas de maintien de la loi serait que ByteDance revende ses actions à des investisseurs non chinois, une possibilité que l’entreprise a constamment rejetée.

Mais plusieurs repreneurs potentiels se sont manifestés, notamment le milliardaire américain Frank McCourt, qui milite pour des réseaux sociaux plus sûrs à travers son organisation Liberty Project. Il a indiqué jeudi avoir, avec ses partenaires, « présenté une proposition à ByteDance » pour racheter TikTok aux États-Unis.

L’AFP, parmi plus d’une quinzaine d’organismes de fact-checking, est rémunérée par TikTok dans plusieurs pays pour vérifier des vidéos contenant potentiellement de fausses informations.

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