Venezuela –
L’armée ne reconnaît pas Edmundo Gonzalez Urrutia comme président
Quatre jours avant l’investiture de Nicolas Maduro, l’armée a rejeté lundi l’appel d’Edmundo Gonzalez Urrutia à le reconnaître comme président.
Publié aujourd’hui à 00h33
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L’armée vénézuélienne a rejeté “catégoriquement” lundi l’appel de l’opposant Edmundo Gonzalez Urrutia, qui revendique la victoire à l’élection présidentielle du 28 juillet, à le reconnaître comme président, quatre jours avant l’investiture du sortant Nicolas Maduro.
“Nous avons vu avec une profonde indignation une vidéo publiée (…) par le lâche Edmundo Gonzalez Urrutia”, a déclaré le général Vladimir Padrino, ministre de la Défense de ce pays sud-américain secoué par des troubles post-électoraux qui ont fait 28 morts, 200 blessés et 2.400 arrestations.
Il « s’adresse de manière éhontée et insolente aux Forces armées nationales bolivariennes. Nous rejetons catégoriquement et avec une véhémence absolue cet acte clownesque et bouffon », a ajouté l’officier supérieur, tout en jurant « solennellement de loyauté, d’obéissance et de subordination » au président Maduro.
67% des voix selon l’opposition
Au pouvoir depuis 2013, le président socialiste Nicolás Maduro est engagé dans un bras de fer avec l’opposition et une partie de la communauté internationale qui contestent sa réélection. Sa victoire a été validée par la Cour suprême après avoir été proclamé vainqueur avec 52% des voix par le Conseil national électoral (CNE).
Les procès-verbaux des bureaux de vote n’ont cependant pas été publiés, comme l’exige la loi, officiellement en raison d’un piratage informatique, jugé non crédible par de nombreux observateurs. L’opposition, qui a publié le procès-verbal fourni par ses scrutateurs, assure que son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia, ancien ambassadeur de 75 ans, a obtenu plus de 67% des voix.
“Le monde entier doit savoir que le 10 janvier nous ratifierons l’engagement total en faveur de la démocratie vénézuélienne et reconnaîtrons le citoyen Nicolás Maduro comme président constitutionnel (…) réélu pour la période 2025-2031”, a ajouté le général Padrino qui avait donné des engagements. de loyauté envers le président Maduro avant et deux jours après les élections.
Le soutien de Biden « grotesque »
Les autorités de Caracas ont également dénoncé le soutien du président américain Joe Biden à Edmundo Gonzalez Urrutia. “Il est grotesque qu’un gouvernement sortant, comme celui de Joe Biden, politiquement discrédité et marqué par un héritage d’échecs nationaux et internationaux, s’entête à soutenir un projet violent”, a lancé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Dans un entretien à l’AFP, la chef de l’opposition Maria Corina Machado a toutefois souligné : « Nous savons tous qui est le président élu. Les Vénézuéliens le savent, les forces armées le savent, Maduro le sait, le monde entier le sait.»
Elle estime que « le régime n’a plus que la peur » pour se maintenir au pouvoir, appelant les militaires à « déposer les armes ». Elle a appelé dimanche à manifester le 9 janvier, veille de l’investiture, promettant de sortir de sa cachette pour “ne pas rater cette journée historique”.
« Le calme dans la caserne »
Edmundo Gonzalez Urrutia a pu s’exiler en Espagne en septembre. Il est actuellement en tournée diplomatique et devait rencontrer lundi le président américain Joe Biden. Dimanche, il a demandé le soutien de l’armée.
“Le 10 janvier, par la volonté souveraine du peuple vénézuélien, je dois assumer le rôle de commandant en chef”, a lancé l’opposant dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Quelques jours plus tôt, il avait annoncé son retour au pays le 10 janvier, jour prévu de l’investiture du président Maduro pour un troisième mandat (2025-2031).
“Je le recevrai avec plaisir”, a ironisé lundi le ministre de l’Intérieur Diosdado Cabello, souvent considéré comme l’homme le plus puissant du pays après Maduro, lors d’une conférence de presse. “Faites savoir à Edmundo Gonzalez Urrutia (…) s’il met les pieds au Venezuela, il sera arrêté et jugé”, a-t-il prévenu.
Diosdado Cabello a également estimé que l’appel d’Edmundo Gonzalez Urrutia au soutien à l’armée était resté sans réponse, assurant que “le calme régnait dans les casernes”. Les forces de sécurité sont déployées massivement dans les rues depuis dimanche.
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