L’ancien militaire américain accusé d’avoir tué 14 personnes et blessé une trentaine d’autres en jetant son pick-up dans la foule du réveillon du Nouvel An au cœur de la Nouvelle-Orléans avait affirmé avoir rejoint le groupe État islamique. Il semble avoir agi seul, selon le FBI.
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2 janvier 2025 – 19h32
(Keystone-ATS) Le suspect de l’attaque, que la police considère comme un « acte terroriste », était Shamsud-Din Jabbar, un citoyen américain de 42 ans originaire du Texas et ancien employé de la technologie et des ressources humaines dans l’armée. de terre. Il a notamment été déployé en Afghanistan.
Après avoir provoqué un « carnage » avec son véhicule, il a été tué dans des échanges de tirs avec la police dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier dans le quartier ultra-touristique français de cette grande ville de Louisiane.
Après avoir estimé mercredi que Jabbar n’avait pas agi seul, le FBI est revenu sur ce jugement jeudi. “Nous ne pensons pas à ce stade que quiconque d’autre ait été impliqué dans cette attaque, à l’exception de Shamsud-Din Jabbar”, a déclaré Christopher Raia, un haut responsable du FBI, lors d’une conférence de presse.
Vidéos
Le suspect a clamé son soutien au groupe État islamique (EI) dans plusieurs vidéos et a également affirmé avoir rejoint l’organisation jihadiste, a ajouté le policier.
Cinq vidéos ont été publiées mardi sur le compte Facebook de Jabbar dans lesquelles « il explique qu’il avait initialement prévu d’attaquer sa famille et ses amis, mais qu’il craignait que les gros titres des journaux ne se concentrent pas sur je cite : “La guerre entre les fidèles et les infidèles”. », a déclaré le chef du FBI, la police fédérale américaine.
Jabbar avait également posé deux bombes artisanales dans le quartier. “Nous avons obtenu des vidéos de télésurveillance qui montrent (le suspect) plaçant les appareils là où ils ont été trouvés” et désamorcées, a encore souligné M. Raia.
« Le quartier français bouclé
Jeudi, le « Vieux Carré », le célèbre « French Quarter » de la Nouvelle-Orléans, aux allures de petite ville coloniale française, est inondé de soleil et de la lumière typique du sud tropical des Etats-Unis.
Mais le quartier est bouclé par des policiers à fleur de peau.
Sur les lieux de l’attaque, entre Canal Street et Bourbon Street, la plupart des restaurants, bars, clubs de jazz, cabarets et lieux fréquentés par la communauté LGBTQ+ sont fermés.
Mercredi vers 3h15 (10h15 en Suisse), au volant d’un grand pick-up électrique Ford de location, Jabbar s’est retrouvé dans la foule qui déambulait le soir du Nouvel An. Il était « farouchement déterminé à provoquer un carnage » et à « écraser le plus de personnes » possible, avait souligné dans la matinée Anne Kirkpatrick, la chef de la police locale.
Trump dénonce trop vite
Le président Joe Biden, qui rendra les clés de la Maison Blanche à Donald Trump le 20 janvier dans un climat politique ultra-tendu, a dénoncé mercredi soir une « attaque ignoble ».
Shamsud-Din Jabbar a servi dans l’armée de 2007 à 2015, dont un an en Afghanistan en 2009, et a été démobilisé au grade de sergent-chef, selon le Pentagone.
Son frère Abdur Jabbar a déclaré à son sujet dans le New York Times qu’il s’était converti très jeune à l’islam et avait certainement connu par la suite « une forme de radicalisation ».
Le FBI a déclaré mercredi qu’« un drapeau de l’Etat islamique se trouvait dans son véhicule ».
Le FBI a également expliqué jeudi ne pas avoir établi de “lien irréfutable” entre l’attentat de la Nouvelle-Orléans et l’explosion mercredi d’un Cybertruck Tesla devant un hôtel Trump à Las Vegas, qui a fait un mort.
Les véhicules Ford et Tesla impliqués dans les deux incidents avaient été loués sur l’application de partage peer-to-peer Turo, qui coopère avec la police.
Le président élu Donald Trump, qui a fait campagne pour dénoncer l’immigration clandestine, a fait sans tarder le rapprochement avec les millions d’immigrés illégaux aux Etats-Unis.
Il a repris jeudi la même antienne, dénonçant la « vermine violente » qui s’est « infiltrée » partout aux Etats-Unis grâce, selon lui, à la politique « d’ouverture des frontières » de Joe Biden.