L’armée britannique a annoncé jeudi qu’elle développait une horloge atomique utilisant une technologie quantique si précise qu’elle “perdra moins d’une seconde sur des milliards d’années”, qui lui servira notamment à améliorer le déroulement de ses opérations militaires.
Cette technologie «pourrait non seulement renforcer notre capacité opérationnelle, mais aussi favoriser le progrès industriel, soutenir notre secteur scientifique et des emplois hautement qualifiés», a soutenu Maria Eagle, secrétaire d’État chargée des achats de défense, dans un communiqué.
Ce type d’horloge existe déjà : l’université de Boulder, dans le Colorado, développe depuis quinze ans, avec le National Institute of Standards and Technology (NIST), les horloges les plus précises au monde, utilisant des lasers pour piéger les atomes et améliorer considérablement la mesure du temps. Mais “il s’agit du premier dispositif de ce type à être construit au Royaume-Uni”, a indiqué jeudi le gouvernement britannique dans son communiqué, assurant qu’il pourrait être “déployé lors d’opérations militaires d’ici cinq ans”.
De manière générale, le développement de technologies utilisant les propriétés de la physique quantique, qui gouverne le monde à l’infiniment petite, suscite l’intérêt des pays et des entreprises du monde entier. Google a présenté le mois dernier une nouvelle puce qui, selon le groupe, représente une avancée majeure susceptible de rapprocher l’informatique quantique pratique de la réalité.
Les États-Unis et la Chine, en particulier, investissent massivement dans la recherche quantique, et Washington a imposé des restrictions à l’exportation de cette technologie sensible. Les investissements privés et publics dans ce domaine ont atteint environ 20 milliards de dollars dans le monde au cours des cinq dernières années, a déclaré en octobre Olivier Ezratty, expert indépendant en technologies quantiques.
Développée au Laboratoire des sciences et technologies de la défense, un site « ultra-secret » selon le communiqué du gouvernement britannique, la nouvelle horloge quantique permettra notamment d’améliorer la précision des systèmes de navigation ou de missiles guidés ou de sécuriser les technologies de communication. communication cryptée.
Londres espère que de nouvelles recherches permettront sa fabrication de masse et sa miniaturisation, « ouvrant ainsi la voie à un large éventail d’applications, telles que son utilisation à bord de véhicules et d’avions militaires ».